Le vaccin covid pour les femmes enceintes : pourquoi les médecins contredisent le gouvernement
Auteur: Mathieu Gagnon
On entend un peu tout et son contraire ces derniers temps, et c’est normal de se sentir perdu. Surtout quand il s’agit de la santé de nos enfants et petits-enfants. Une nouvelle importante vient de tomber et elle concerne directement les futures mamans : les médecins spécialistes des grossesses et des accouchements ne sont pas du tout d’accord avec les nouvelles directives du gouvernement américain sur le vaccin contre la COVID-19. C’est un peu comme si votre mécanicien de confiance vous disait de changer vos pneus avant l’hiver, mais qu’une nouvelle loi disait que ce n’est plus la peine. Qui croire ? On va essayer de démêler tout ça pour vous, simplement.
La position ferme des gynécologues ne change pas
L’Association Américaine des Gynécologues et Obstétriciens (ACOG), qui est un peu la référence pour tous les médecins qui s’occupent des femmes enceintes, a été très claire ce vendredi. Pour eux, rien n’a changé. Ils continuent de penser que se faire vacciner contre la COVID-19 est une bonne chose pour les femmes qui attendent un enfant, celles qui viennent d’accoucher, celles qui allaitent, et même celles qui essaient d’avoir un bébé. Leur message est simple : la recommandation de se faire vacciner reste la même. Ils se basent sur des années de suivi et de données, pas sur une décision politique soudaine.
Alors, d'où vient cette confusion ?
La confusion est née d’une décision assez surprenante du gouvernement américain, plus précisément de son secrétaire à la Santé, Robert F. Kennedy Jr. En mai, il a annoncé que les vaccins contre la COVID-19 ne feraient plus partie des vaccins recommandés pour les femmes enceintes et les enfants en bonne santé. Ce qui a choqué le monde médical, c’est que cette décision a été prise de manière très brutale, sans suivre le processus habituel d’évaluation et, surtout, sans présenter de preuves scientifiques pour justifier un tel changement. C’est un peu comme changer une recette de cuisine qui fonctionne très bien sans expliquer pourquoi.
Que conseillent concrètement les médecins ?
Les spécialistes de l’ACOG sont très précis. Ils disent à tous les médecins de « fortement recommander » le vaccin à leurs patientes enceintes ou qui allaitent. Ils insistent sur le fait qu’il n’y a pas de mauvais moment pour le faire : la vaccination peut avoir lieu à n’importe quel trimestre de la grossesse. L’important, c’est de la faire le plus tôt possible pour protéger au mieux la maman et le bébé. Ils ajoutent même qu’on peut recevoir ce vaccin en même temps que d’autres piqûres recommandées pendant la grossesse, comme celle contre la grippe ou la bronchiolite (VRS).
Des preuves solides pour appuyer leurs dires
Les gynécologues ne sortent pas ça de leur chapeau. Leur avis est basé sur des dizaines et des dizaines d’études très sérieuses, y compris des sources venant du CDC lui-même (l’agence gouvernementale de santé) ! Toutes ces recherches montrent deux choses : le vaccin est sûr et efficace pendant la grossesse, et, à l’inverse, attraper la COVID-19 quand on est enceinte présente des risques bien plus grands pour la mère et l’enfant. C’est un peu un calcul de bénéfice/risque, et pour les médecins, le choix est évident.
Les pédiatres se joignent au mouvement
Les gynécologues ne sont pas les seuls à être montés au créneau. L’Académie Américaine de Pédiatrie (les spécialistes des enfants) a fait la même chose quelques jours plus tôt. Eux aussi recommandent clairement le vaccin pour les enfants et critiquent ouvertement le nouveau comité consultatif du gouvernement. Ils accusent ce comité d’être maintenant composé de « personnes ayant un passif de diffusion de fausses informations sur les vaccins ». C’est une accusation très grave qui montre à quel point la confiance est rompue entre les experts de terrain et les nouvelles instances politiques.
Une rupture de confiance qui a des conséquences
Cette situation est tellement tendue que l’association des gynécologues a pris une décision radicale : elle n’accepte plus d’argent du gouvernement fédéral. Ils estiment que les nouvelles politiques les empêchent de faire leur travail correctement et de donner des conseils basés sur la science. Ils ont même annoncé qu’ils allaient s’associer à un groupe d’experts indépendants pour continuer à fournir des recommandations fiables. C’est un signal très fort qui montre leur désaccord profond.
Rappel des dangers bien réels de la covid pendant la grossesse
Il est important de se rappeler pourquoi les médecins insistent tant. Même sur le site internet du gouvernement, la grossesse est toujours listée comme un facteur de risque de faire une forme grave de la COVID-19. Les études le prouvent : une femme enceinte qui attrape la maladie a plus de risques de finir en soins intensifs, sous ventilateur, ou même d’en mourir. Les risques de complications comme une césarienne, de l’hypertension (pré-éclampsie) ou des caillots de sang sont aussi plus élevés. Et ce n’est pas tout, les bébés nés de mères infectées courent aussi des risques supplémentaires. Le vaccin est vu comme un bouclier pour éviter ces drames.
Conclusion : que faut-il retenir de tout ça ?
Face à ces messages contradictoires, il est normal de ne plus savoir quoi penser. D’un côté, une décision gouvernementale rapide et peu expliquée. De l’autre, la quasi-totalité du monde médical, des gynécologues aux pédiatres, qui maintient le cap en se basant sur des preuves solides. Le conseil le plus sage dans cette situation reste le même : parlez-en à votre médecin ou à votre sage-femme. Ce sont eux qui vous connaissent le mieux et qui ont les informations les plus fiables pour vous aider à prendre la meilleure décision pour vous et votre futur bébé. L’important, c’est de pouvoir faire un choix éclairé, sans céder à la peur ou à la confusion.
Selon la source : edition.cnn.com