Hommage émouvant à l’alpiniste coincée en montagne, et dont les secours ont été abandonnés
Auteur: Simon Kabbaj
Son histoire est un récit de courage et de tragédie. Natalia Nagovitsina, une alpiniste russe, est bloquée depuis près de deux semaines sur le Pic Pobedy, au Kirghizistan, après s’être fracturé la jambe. Les tentatives de sauvetage ont échoué, et la météo implacable a forcé les secours à abandonner toute tentative. Aujourd’hui, une vidéo refait surface, où on la voit rendre un hommage bouleversant à son mari, décédé lui aussi en montagne il y a quelques années. Une histoire d’amour, de perte et d’une passion dévorante pour les sommets.
Prise au piège à 7 000 mètres d'altitude
Depuis le 12 août, Natalia Nagovitsina, une alpiniste expérimentée de 47 ans, est coincée à près de 7 000 mètres d’altitude (22 965 pieds) sur le Pic Pobedy, l’un des sommets les plus difficiles de la chaîne du Tian Shan. Elle s’est cassé la jambe et ne peut plus descendre. Les températures descendent en dessous de -23°C. Les chances de survie sont minces.
Le sacrifice de Luca : un héros oublié
Dans un geste d’un courage incroyable, un autre alpiniste, l’Italien Luca Sinigaglia, a réussi à l’atteindre il y a quelques jours. Il lui a apporté un sac de couchage, une tente, de la nourriture et un réchaud pour l’aider à survivre. Mais cet acte d’héroïsme a eu un prix terrible. Luca Sinigaglia est mort d’épuisement et d’hypothermie après avoir livré le matériel. Son corps a été retrouvé dans une grotte de glace. « C’était une action dont il faut être fier », a déclaré sa sœur, Patrizia, « mais qui ne lui a malheureusement pas permis de nous revenir ».
Les tentatives de sauvetage échouent, l'espoir s'amenuise
D’autres tentatives de sauvetage ont été lancées, mais toutes ont échoué. Un hélicoptère s’est écrasé en essayant d’atteindre sa position. Un autre a dû rebrousser chemin à cause d’une visibilité nulle. Une équipe au sol a dû renoncer à cause des conditions météorologiques extrêmes. Pour les autorités, il n’y a plus d’espoir. Les chances de la retrouver vivante sont « très faibles », ont-elles déclaré.
Un hommage à son mari, mort lui aussi en montagne
Dans cette situation désespérée, une vidéo refait surface. On y voit Natalia, il y a quelques années, gravir le Khan-Tengri, un autre sommet redoutable. Elle raconte qu’elle « n’avait pas peur de mourir », mais qu’elle avait peur de « devenir handicapée », qu’on lui ampute les bras et les jambes, et de ne plus pouvoir faire d’alpinisme. La vidéo montre aussi son mari, Sergei, qui décédera plus tard sur cette même montagne après avoir été frappé d’un AVC. Elle avait refusé de l’abandonner, même quand les secours le lui ordonnaient. « Je comprends tout, mais je ne le laisserai pas seul ».
'Je n'avais pas peur de mourir'
Un an après la mort de Sergei, Natalia est retournée au Khan-Tengri pour y installer une plaque commémorative. « Vous savez, je n’avais pas peur de mourir », raconte-t-elle dans le documentaire. « Ce qui m’inquiétait beaucoup, c’était d’être handicapée… En fait, c’est tout. Oui, c’est la pire punition » pour elle. Une femme qui a fait de la montagne sa vie, et qui semble aujourd’hui prête à y mourir.
Conclusion : au-delà de l'exploit, une leçon d'amour et de courage
Selon la source : dailymail.co.uk