On se croirait dans un film d’anticipation, et pourtant, c’est une nouvelle bien réelle qui nous vient du monde de la science. Pour la toute première fois, des chercheurs ont réussi à transplanter un poumon de cochon, qui avait été génétiquement modifié, dans un corps humain. Et le plus fou, c’est que ça a marché ! L’organe a fonctionné et a permis de respirer pendant plusieurs jours. C’est une étape immense, même si, comme nous allons le voir, le chemin est encore long.
Pourquoi tenter une chose pareille ? La terrible pénurie d'organes
La question est légitime : pourquoi utiliser des organes d’animaux ? La réponse est malheureusement simple et tragique. Il n’y a tout simplement pas assez de donneurs d’organes humains pour tout le monde. L’article publié dans la revue *Nature Medicine*, qui rapporte cette expérience, nous donne des chiffres qui font froid dans le dos : rien qu’aux États-Unis, plus de 100 000 personnes sont sur une liste d’attente pour recevoir une greffe. Et chaque année, plus de 5 000 d’entre elles meurent avant d’avoir pu recevoir l’organe qui aurait pu les sauver. C’est pour cette raison que les scientifiques explorent depuis des décennies la piste des greffes d’animaux, qu’on appelle la ‘xénotransplantation’.
Le cochon, notre meilleur ami pour les greffes ?
Ce n’est que très récemment que cette idée est devenue réalisable, grâce aux progrès de la génétique. Les scientifiques peuvent maintenant ‘modifier’ les cochons pour que leurs organes soient mieux acceptés par notre corps. L’une des modifications les plus importantes, comme l’explique la source, consiste à enlever un gène qui produit un sucre, appelé ‘alpha-gal’, dans les muscles du cochon. Notre corps ne fabrique pas ce sucre et le considère comme un ennemi, ce qui provoque un rejet immédiat et violent. En supprimant ce sucre, on donne une chance à l’organe de ne pas être attaqué tout de suite. Des reins et des cœurs de cochons modifiés avaient déjà été transplantés, mais c’était la toute première fois pour un poumon.
L'expérience en détail : un pas de géant pour la médecine
Cette première mondiale a été réalisée par des chercheurs en Chine. Comme pour les expériences précédentes, ils ont travaillé sur une personne déclarée en état de mort cérébrale, un homme de 39 ans, dont la famille avait donné son accord. Ils lui ont greffé le poumon gauche d’un cochon génétiquement modifié. Bien sûr, le patient a aussi reçu des médicaments pour affaiblir ses défenses immunitaires et éviter le rejet. Ensuite, ils ont surveillé jour et nuit comment le poumon fonctionnait et comment le corps réagissait.
Alors, ça a marché ? Oui, mais...
La première bonne nouvelle, c’est que le corps n’a pas rejeté l’organe immédiatement. Le poumon a été viable et a fonctionné pendant au moins neuf jours. C’est déjà une victoire énorme ! Cependant, tout n’a pas été parfait. Dès le premier jour, les médecins ont remarqué que le poumon était un peu abîmé, probablement à cause du retour brutal de la circulation sanguine. Puis, au troisième et au sixième jour, ils ont observé des signes de rejet. Même s’il y a eu une petite amélioration après, les chercheurs ont décidé d’arrêter l’expérience au bout de neuf jours.
Ce n'est encore qu'un début
Cette expérience nous montre à la fois le potentiel incroyable de cette technologie, mais aussi tous les obstacles qui restent à franchir. Les chercheurs eux-mêmes sont très clairs à ce sujet : ‘D’importants défis liés au rejet de l’organe et aux infections demeurent’. Il faut savoir que même pour les quelques patients vivants (souvent en fin de vie et sans autre option) qui ont reçu un rein ou un cœur de cochon, l’organe n’a fonctionné que quelques mois au maximum. La science avance pas à pas.
Conclusion : un espoir prudent pour l'avenir
Selon la source : gizmodo.com