Quand on évoque l’animal le plus dangereux des États-Unis, les images de westerns et de blockbusters affluent : serpents à sonnettes, grizzlis, grands requins blancs… Pourtant, la réalité, disséquée par les statistiques, est bien moins spectaculaire, et sans doute plus inquiétante. Une étude récente vient bousculer nos certitudes et pointer du doigt des coupables bien plus familiers.
Une hausse silencieuse des accidents mortels
Les chiffres, eux, sont sans appel. Entre 2018 et 2023, pas moins de 1 604 décès liés à des animaux ont été recensés sur le sol américain. Le nombre d’incidents mortels a bondi de 38 % en seulement cinq ans, passant de 227 à 313 par an. Certes, le risque individuel reste faible, avec environ 0,8 décès par million d’habitants, mais la tendance de fond est là, et elle est préoccupante.
Le vrai coupable vole, pique, et surprend
Alors, qui sont les responsables ? Oubliez les crocs et les griffes des grands carnivores. Le danger numéro un vient du ciel, ou plutôt de nos jardins. Frelons, guêpes et abeilles sont à l’origine de près d’un tiers (31 %) des décès, avec 497 victimes sur la période étudiée. Une statistique qui détonne avec l’imaginaire collectif, mais qui rappelle que la menace la plus sérieuse est souvent la plus proche et la plus petite.
Le bétail et les chiens, des dangers sous-estimés
Juste derrière ces insectes, on trouve une catégorie plus attendue, les mammifères, qui comptent pour 28,6 % des cas. Mais là encore, la surprise est de mise. Ce ne sont pas tant les 26 attaques d’ours ou les deux de cougars qui pèsent dans la balance, mais plutôt des animaux de ferme comme les chevaux et le bétail. Et puis il y a le cas des chiens. Avec 420 décès recensés, le meilleur ami de l’homme se révèle être un risque croissant, et souvent sous-estimé.
Le climat, un accélérateur de risques
Comment expliquer cette dynamique ? Les chercheurs pointent un facteur majeur : le réchauffement climatique. La hausse des températures, particulièrement dans le sud du pays où se concentrent près de la moitié des drames, modifie le comportement et l’aire de répartition des espèces, notamment venimeuses. Les vagues de chaleur record ne font pas qu’incommoder les humains ; elles rendent aussi les écosystèmes plus instables et les rencontres, potentiellement plus fréquentes et dangereuses.
Quand nos modes de vie changent la donne
L’autre explication est à chercher du côté de nos propres comportements. Les auteurs de l’étude notent une « augmentation notable des décès humains causés par les chiens pendant et après la pandémie ». La vague d’adoptions durant les confinements, combinée à une augmentation du temps passé à la maison, a mécaniquement multiplié les interactions et, malheureusement, les incidents. Un effet collatéral inattendu de la crise sanitaire.
une cohabitation à repenser
Face à ce tableau, il ne s’agit pas de céder à la psychose, mais plutôt d’adopter une approche pragmatique. Les experts appellent à renforcer la sensibilisation du public sur la manière de réagir face à la faune, qu’elle soit sauvage ou domestique. C’est une piqûre de rappel, en somme, sur la nécessité de mieux comprendre et cohabiter avec le monde animal qui nous entoure, y compris celui qui nous semble le plus inoffensif.
Selon la source : geo.fr