C’est un geste quasi machinal pour beaucoup : avaler chaque matin un complément alimentaire pour rester en forme, combler d’éventuelles carences et affronter la journée. Pourtant, passé 50 ans, ce réflexe santé pourrait cacher un risque méconnu, lié à un oligo-élément que l’on pense souvent être notre allié : le fer.
Un tournant hormonal qui change la donne
Le fer est indispensable, personne ne le niera. Il joue un rôle clé dans le transport de l’oxygène dans le sang et soutient notre système immunitaire. Mais les besoins de l’organisme évoluent. Chez les femmes, la ménopause marque une rupture nette. Avant, les pertes de sang liées aux règles justifiaient un apport conséquent, de l’ordre de 18 mg par jour.
Une fois la ménopause installée, c’est une autre histoire. Le corps n’a tout simplement plus les mêmes exigences. Les besoins en fer chutent drastiquement pour s’aligner sur ceux des hommes, soit environ 8 mg par jour. Le problème ? Nos habitudes, elles, ne changent pas toujours aussi vite.
Le piège des compléments 'taille unique'
Beaucoup continuent, par habitude ou sur la foi de conseils généralistes, à prendre des multivitamines conçus pour des besoins bien supérieurs. Or, la plupart des compléments vendus en pharmacie ou en grande surface ne font pas cette distinction d’âge. Ils contiennent souvent entre 15 et 25 mg de fer par gélule.
On se retrouve donc facilement avec des doses deux à trois fois supérieures aux nouveaux besoins réels. Un surplus que l’organisme, qui a très peu de moyens pour l’éliminer, va devoir stocker. Et c’est là que les ennuis peuvent commencer.
Quand l'excès de fer se fait sentir
Cet apport excessif est loin d’être anodin. Les premiers signes sont souvent digestifs : douleurs au ventre, constipation tenace, nausées, voire vomissements. Des symptômes que l’on a tendance à mettre sur le compte d’autre chose, sans forcément faire le lien avec ce petit comprimé quotidien.
À long terme, une surcharge en fer peut devenir plus sérieuse. Si le corps accumule trop de cet oligo-élément, cela peut créer un stress oxydatif et, dans des cas plus rares mais documentés, endommager certains organes comme le foie. Une situation qui peut parfois nécessiter une prise en charge médicale sérieuse.
L'assiette, premier rempart contre les carences
Alors, que faire ? Avant de se tourner vers des gélules, la réponse se trouve bien souvent dans notre alimentation. Passé la cinquantaine, une alimentation variée et équilibrée suffit généralement à couvrir les 8 mg de fer quotidiens recommandés. Il n’y a pas de secret, il faut miser sur les bonnes sources.
On pense bien sûr à la viande rouge ou au boudin noir, très riches en fer héminique (le mieux absorbé), mais aussi à la volaille et au poisson. Le monde végétal n’est pas en reste : les légumineuses comme les lentilles et les haricots secs, les oléagineux (amandes, noix) ou encore certains légumes verts comme les épinards sont d’excellents pourvoyeurs de fer.
Le bon réflexe : un avis médical, pas une automédication
Attention, il ne s’agit pas de diaboliser le fer. Certaines conditions médicales ou des régimes alimentaires spécifiques (comme le végétarisme strict) peuvent tout à fait justifier une supplémentation, même après 50 ans. Mais celle-ci ne doit jamais être décidée à la légère.
Le seul moyen de savoir si l’on est réellement en manque est de faire un bilan sanguin prescrit par un médecin. Lui seul pourra interpréter les résultats et recommander, si nécessaire, le bon dosage. L’automédication, même avec des produits en vente libre, expose à des risques inutiles.
de l'automatisme à la conscience
Passé 50 ans, la supplémentation en fer ne devrait plus être un automatisme mais une démarche réfléchie et encadrée. Avant de renouveler votre boîte de multivitamines, prenez le temps de lire l’étiquette et, surtout, d’en discuter avec votre médecin ou votre pharmacien. Le véritable geste santé n’est peut-être pas dans la gélule, mais bien dans ce simple dialogue.
Selon la source : passeportsante.net