Dépression : les compléments alimentaires peuvent-ils vraiment aider ?

Ce n’est pas juste un petit coup de blues, c’est une vraie maladie. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environ 280 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression. C’est énorme. Face à ce chiffre, il est normal que la recherche de solutions soit intense. On connaît les traitements classiques, mais l’attrait pour les compléments est fort : ils sont faciles d’accès, souvent moins chers et perçus comme plus ‘naturels’. Le défi, c’est de savoir lesquels ont réellement prouvé leur efficacité.

Pour faire le tri, des chercheurs ont mené l’une des plus grandes analyses jamais réalisées sur le sujet. Ils ont passé au crible 64 compléments alimentaires différents, vendus pour améliorer l’humeur. Ils ont examiné 209 essais cliniques, c’est-à-dire des études sérieuses menées sur des adultes présentant des symptômes dépressifs. Vitamines, minéraux, plantes, probiotiques… tout y est passé. Et le résultat est assez instructif.

Sur les 64 produits examinés, cinq se sont clairement détachés, non pas forcément par leur efficacité, mais parce qu’ils ont été étudiés beaucoup plus souvent que les autres, ce qui donne aux scientifiques plus de matière pour juger. Voici les cinq produits qui ont été le plus sérieusement étudiés :

• Les acides gras Oméga-3
• Le Millepertuis
• Le Safran
• Les Probiotiques
• La Vitamine D

C’est là que ça devient intéressant. Pour le Millepertuis, les résultats sont assez constants : plusieurs études ont montré qu’il réduisait mieux les symptômes que le placebo, et certaines ont même conclu qu’il était aussi efficace que des antidépresseurs sur ordonnance. Le Safran a également obtenu des résultats majoritairement positifs, se montrant lui aussi, dans certaines études, à la hauteur de médicaments antidépresseurs. Ces deux-là semblent donc être les plus prometteurs.

Pour les trois autres, le tableau est plus nuancé. Les Oméga-3 ont donné des résultats prometteurs mais irréguliers : parfois ça marche, parfois non. Les Probiotiques ont montré une tendance positive, suggérant que la santé de notre intestin joue bien un rôle sur notre moral. Quant à la Vitamine D, les résultats sont mitigés, son efficacité semblant dépendre du dosage et du niveau de carence de la personne au départ.

En dehors du top 5, 18 autres produits ont montré des signes encourageants, mais ils n’ont pas encore été assez étudiés pour en être certain. Parmi les plus intéressants, on trouve : l’acide folique (une vitamine B), la lavande, le zinc, le tryptophane, la rhodiola et la mélisse. Ils ont tous montré un potentiel, mais il faudra plus de recherches pour confirmer leur intérêt.

Et puis, il y a tous les autres. Des produits très populaires comme la mélatonine, le magnésium ou la curcumine (issue du curcuma) ont donné des résultats contradictoires. C’est un peu décevant, car beaucoup de gens en prennent en espérant un effet sur l’humeur. D’autres, comme le romarin, le thé vert ou le jus d’orange riche en flavonoïdes, n’ont été testés que dans une seule étude. C’est trop peu pour se faire une idée.

C’est le point le plus important. Dans l’ensemble, les études n’ont pas relevé de problèmes de sécurité graves. La plupart des compléments semblent sûrs. MAIS, et c’est un grand mais, il est ABSOLUMENT ESSENTIEL d’en parler à votre médecin avant de prendre quoi que ce soit. Surtout si vous prenez déjà des médicaments. ‘Naturel’ ne veut pas dire ‘sans danger’, et il peut y avoir des interactions. Votre médecin est la seule personne capable de vous conseiller en toute sécurité.

Cette grande étude a aussi montré ce qu’on ne sait pas. Par exemple, très peu d’études ont regardé comment ces compléments fonctionnent en association avec une psychothérapie. On sait peu de choses sur leur rapport coût-efficacité. Et des plantes très utilisées comme la camomille, le ginseng ou la menthe poivrée n’ont quasiment pas été étudiées sérieusement pour la dépression, alors que beaucoup de gens en consomment pour se détendre.

Alors, les compléments, bonne ou mauvaise idée ? La réponse est : ça dépend. Cette étude montre que certains, comme le millepertuis ou le safran, ont un réel potentiel. Mais beaucoup d’autres restent dans le domaine de la croyance. Il faut les voir comme un éventuel complément aux traitements traditionnels, et non comme un remplacement. La clé est de faire des choix éclairés et, surtout, de ne jamais agir seul. Votre santé mentale est précieuse, et la meilleure approche est toujours celle que vous déciderez avec votre professionnel de santé.

Selon la source : scitechdaily.com