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Le secret des oméga-3 : et si c’était la clé pour comprendre alzheimer chez les femmes ?

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-09-02 11:24:02

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Crédit: freepik

On le sait, on l’entend souvent : la maladie d’Alzheimer semble toucher plus durement les femmes que les hommes. C’est un fait. Mais pourquoi ? Pendant des années, on a pensé que c’était simplement parce que les femmes vivent plus longtemps. Mais ce n’est pas toute l’histoire. Une nouvelle étude vient de mettre le doigt sur quelque chose d’assez fascinant, une piste qui se trouve dans notre assiette et dans notre sang : les fameux oméga-3, ces « bonnes graisses » dont on nous parle tant.

Une différence surprenante entre les hommes et les femmes

Voilà ce qui est curieux. Normalement, les femmes ont des niveaux d’oméga-3 plus élevés que les hommes. C’est une bonne chose ! Mais les chercheurs ont découvert quelque chose de totalement inattendu : chez les femmes atteintes d’Alzheimer, c’est l’inverse. Leurs réserves de ces bonnes graisses sont étonnamment basses.

Et ce qui est encore plus étrange, c’est qu’ils n’ont pas du tout observé ce même changement chez les hommes malades. C’est comme si le rôle de ces graisses dans la maladie était complètement différent selon que l’on est un homme ou une femme. Une vraie énigme.

Les graisses, un coupable qu'on avait un peu oublié

Quand on parle d’Alzheimer, on pense tout de suite aux fameuses « plaques » dans le cerveau. Mais on oublie un autre suspect : les gouttelettes de graisse. Depuis des décennies, certains scientifiques pensent qu’un dérèglement du métabolisme des graisses joue un rôle clé dans la maladie. C’est une piste qui a été un peu mise de côté, mais qui revient en force.

D’ailleurs, une commission d’experts très sérieuse a estimé récemment que le « mauvais cholestérol » (le LDL), celui qui transporte les graisses dans le corps, pourrait être responsable de 7% du risque de développer Alzheimer. Ça fait réfléchir, non ?

Que nous dit exactement cette nouvelle étude ?

Des chercheurs du King’s College à Londres ont mené l’enquête. Ils ont analysé le sang de plus de 800 personnes en Europe. Ils ont comparé les personnes en bonne santé, celles avec de légers troubles de mémoire et celles atteintes d’Alzheimer.

Le résultat est sans appel : les malades d’Alzheimer avaient beaucoup plus de « mauvaises » graisses saturées et, à l’inverse, des niveaux bien plus bas de « bonnes » graisses insaturées, comme nos fameux oméga-3. C’est une découverte majeure qui confirme que l’équilibre des graisses dans notre corps est primordial.

Un conseil simple et pratique pour les femmes

Face à ces résultats, la scientifique qui a dirigé l’étude, Cristina Legido-Quigley, donne un conseil de bon sens : « Notre étude suggère que les femmes devraient s’assurer d’avoir un bon apport en acides gras oméga dans leur alimentation ».

Alors, comment faire ? C’est simple : en mangeant du poisson gras comme le saumon, le maquereau ou les sardines, ou en prenant des compléments alimentaires. Bien sûr, elle précise qu’il faudra d’autres études pour être sûr à 100% que changer son alimentation peut vraiment freiner la maladie, mais c’est une piste très encourageante et facile à suivre.

La recherche a trop longtemps ignoré les femmes

Cette découverte met aussi en lumière un problème plus large : pendant des décennies, la recherche sur le vieillissement du cerveau a été faite… principalement sur des hommes. C’est incroyable mais vrai. En 2019, à peine 5% des études publiées dans ce domaine prenaient la peine d’analyser les différences entre les sexes.

Même aujourd’hui, beaucoup d’essais pour de nouveaux médicaments contre Alzheimer ne font pas cette distinction. Résultat : on ne sait toujours pas vraiment pourquoi les femmes sont plus à risque, ni comment les aider au mieux. C’est une lacune immense que la science commence enfin à combler.

Vers des traitements enfin adaptés à chacune

Pourquoi est-ce si important de comprendre ces différences ? Parce que cela pourrait tout changer. Comme le dit Julia Dudley, une experte d’Alzheimer’s Research UK, « comprendre comment la maladie fonctionne différemment chez les femmes pourrait aider les médecins à adapter les futurs traitements et les conseils de santé ».

Imaginez, un jour, des traitements non pas universels, mais personnalisés, qui tiendraient compte de votre sexe, de votre métabolisme. On n’y est pas encore, mais des études comme celle-ci sont le premier pas essentiel dans cette direction. L’espoir est là.

Conclusion : une petite graisse, un grand espoir

Finalement, que faut-il retenir ? Que cette histoire de « bonnes » et de « mauvaises » graisses est bien plus importante qu’on ne le pensait, surtout pour les femmes. La façon dont notre corps gère les oméga-3 semble être une pièce maîtresse du puzzle d’Alzheimer. C’est une piste concrète, qui nous redonne un peu de contrôle à travers notre alimentation.

Surtout, c’est un signe que la recherche avance et commence enfin à poser les bonnes questions. Et ça, c’est une excellente nouvelle pour la santé de toutes les femmes.

Selon la source : sciencealert.com