Cadmium et chocolat : 4 astuces médicales pour réduire les effets de ce cancérigène
Auteur: Adam David
Le verdict est tombé, un peu brutalement, avec la dernière enquête de l’UFC-Que Choisir : notre carré de chocolat noir, souvent paré de toutes les vertus, contiendrait des doses préoccupantes de cadmium. Ce métal lourd, cancérigène et toxique pour les reins, s’invite dans nos tablettes via les fèves de cacao. Faut-il pour autant le bannir de nos placards ? Pas si vite. Des solutions existent pour limiter son absorption, et elles sont plus simples qu’on ne le pense, comme l’explique le Dr Olivier Coudron, spécialiste en micronutrition.
Le mal vient de la terre
Pour comprendre le problème, il faut remonter à la source. Le cadmium est un métal présent naturellement dans les sols de la planète. Sa concentration varie fortement d’une région à l’autre. Le cacaoyer, par un processus biologique naturel, a la fâcheuse tendance à l’accumuler dans ses fèves. Plus un chocolat est riche en cacao – c’est le cas des chocolats noirs que l’on nous vante pour leurs bienfaits – plus le risque d’y trouver du cadmium en quantité est élevé. Et le chocolat n’est pas le seul concerné : poudres, céréales, gâteaux… l’exposition peut vite devenir quotidienne et, à long terme, problématique.
Premier réflexe : lire l'étiquette et choisir son continent
La première barrière de défense se situe au supermarché. Selon le Dr Coudron, toutes les tablettes ne se valent pas. Le secret ? L’origine des fèves. Il conseille d’éviter celles provenant d’Amérique du Sud, dont les sols sont connus pour être particulièrement chargés en métaux lourds. « Le chocolat d’origine africaine, d’Afrique de l’Ouest ou d’autres pays, sera beaucoup moins source de cadmium », assure le médecin. Un simple coup d’œil sur l’emballage peut donc faire une réelle différence, une petite gymnastique à adopter avant de passer en caisse.
Notre corps, ce filtre qu'il faut entretenir
Heureusement, notre organisme a ses propres défenses. Le cadmium est, de base, assez mal absorbé par notre intestin : à peine 2 à 3 % de la quantité ingérée passent réellement dans le sang. Mais il y a un hic. Ce faible taux d’absorption peut grimper en flèche en cas de carence en fer. Le Dr Coudron explique le mécanisme : le corps, en manque de fer, suractive les transporteurs censés le capter. Malheureusement, le cadmium, chimiquement proche, profite de cette porte grande ouverte pour s’infiltrer massivement. S’assurer de ne pas manquer de fer est donc une protection indirecte mais cruciale.
L'assiette comme bouclier minéral
Cette logique de compétition se joue aussi avec d’autres nutriments essentiels. Une alimentation riche en certains minéraux peut littéralement faire barrage au cadmium. Le médecin insiste sur l’importance d’un bon apport en fer, bien sûr, mais aussi « en zinc, en magnésium et en calcium ». Ces éléments entrent en compétition avec le métal lourd au niveau de l’intestin, limitant ainsi sa capacité à pénétrer dans notre organisme. C’est un peu comme si l’on occupait toutes les places disponibles pour que l’intrus ne puisse pas s’asseoir.
le régime méditerranéen, l'arme ultime
Finalement, la meilleure stratégie est peut-être la plus globale. Le Dr Coudron met en avant les bienfaits du régime méditerranéen. Très riche en végétaux, en couleurs, et donc en polyphénols et en phytates, ce modèle alimentaire a un double effet protecteur. D’une part, ses composés limitent directement la pénétration du cadmium. D’autre part, il nourrit un microbiote intestinal sain et diversifié, qui joue lui-même un rôle de barrière. Loin d’être une fatalité, la présence de cadmium dans le chocolat nous invite donc à devenir des consommateurs plus avertis. Il ne s’agit pas tant de se priver que de mieux choisir et, surtout, de prendre soin de l’équilibre global de notre assiette.
Selon la source : aufeminin.com