Mal des transports : des chercheurs annoncent une solution prometteuse qui pourrait vraiment aider.
Auteur: Mathieu Gagnon
Qui n’a jamais eu un trajet en voiture, en bateau ou en avion gâché par ce terrible mal des transports ? La nausée, les vertiges… un vrai calvaire. Beaucoup de gens ne connaissent pas ça, ils peuvent lire, regarder leur téléphone sans jamais se sentir mal. Quelle chance ! Pour les autres, comme moi, c’est une autre histoire.
On se tourne souvent vers les médicaments, bien sûr. Mais avouons-le, ils nous rendent souvent somnolents, un peu dans le brouillard. Pas l’idéal quand on veut profiter de ses vacances ou d’une sortie en famille. Alors, que faire ? Des chercheurs en Chine se sont posé la question et ont exploré une piste surprenante, et bien plus agréable : la musique.
Une expérience un peu... spéciale pour la science
Pour comprendre ce qui se passe, des scientifiques ont eu une idée assez radicale. Ils ont recruté des volontaires (très courageux, il faut le dire !) qui souffrent habituellement du mal des transports. Leur mission ? Monter dans un simulateur de conduite conçu spécialement pour les rendre malades. Je n’aurais pas voulu être à leur place, ça c’est sûr.
Pendant que les participants commençaient à se sentir mal, les chercheurs surveillaient leur cerveau de très près. Comment ? Grâce à un bonnet spécial, un peu bizarre, rempli de capteurs. Ça s’appelle un électroencéphalogramme (EEG), un nom bien compliqué pour dire qu’on mesure l’activité électrique du cerveau. L’idée était de voir exactement ce qui se passe dans notre tête quand cette horrible nausée monte.
La musique à la rescousse : comment ça s'est passé
Une fois les participants bien barbouillés (le but de l’expérience, malheureusement pour eux), l’épreuve n’était pas finie. Les chercheurs les ont séparés en plusieurs groupes. Certains ont dû écouter différents types de musique pendant une minute : de la musique joyeuse, de la musique douce, de la musique entraînante, et même de la musique triste.
Un autre groupe n’a rien écouté du tout, pour pouvoir comparer. Ensuite, on a demandé à tout le monde : « Alors, ça va mieux ? ». C’était une façon très directe de voir si la musique avait eu un effet, et surtout, quel type de musique fonctionnait le mieux.
Les résultats : toutes les musiques ne se valent pas !
Et là, surprise ! Les résultats sont assez nets. Les personnes qui ont écouté de la musique joyeuse ont déclaré que leurs symptômes avaient diminué de 57,3%. C’est énorme ! La musique douce a aussi très bien marché, avec une réduction de 56,7%.
La musique plus passionnée ou entraînante a aidé aussi, mais un peu moins. Mais le plus étonnant, c’est le résultat de la musique triste. Non seulement elle n’a pas beaucoup aidé, mais elle a fait moins bien que de ne rien écouter du tout ! En gros, il vaut mieux écouter une chanson entraînante et positive qu’une complainte si on se sent mal en voiture.
Mais pourquoi ça marche, au juste ?
Les chercheurs ont leur petite idée pour expliquer tout ça. La musique douce, par exemple, aiderait à nous détendre. Quand on est malade en voiture, on a tendance à se crisper, à stresser, ce qui aggrave les choses. Une mélodie calme pourrait donc apaiser ces tensions.
La musique joyeuse, elle, agirait différemment. Elle nous distrairait, tout simplement. Elle capterait notre attention et activerait dans notre cerveau les zones liées au plaisir. On pense à autre chose, et la nausée s’estompe. À l’inverse, une musique triste pourrait nous ramener à nos sensations désagréables et même les amplifier. Logique, finalement.
Un petit tour dans notre cerveau
Grâce aux fameux bonnets à capteurs, les scientifiques ont aussi pu regarder ce qu’il se passait dans le cerveau. Ils ont remarqué que lorsqu’une personne se sent très mal, une zone spécifique à l’arrière du cerveau (le lobe occipital, pour les curieux) a une activité qui devient moins… complexe. C’est comme si le cerveau était un peu perturbé.
Et dès que la personne commence à se sentir mieux, que ce soit avec la musique ou avec le temps, l’activité de cette zone redevient normale, plus riche. C’est une première piste pour vraiment comprendre le mécanisme du mal des transports au niveau cérébral.
Attention, ce n'est pas encore un remède miracle
C’est une nouvelle très encourageante, c’est certain. Les chercheurs pensent que ce qui marche pour le mal de voiture pourrait aussi fonctionner pour les voyages en avion ou en bateau. Après tout, le mécanisme est à peu près le même.
Il faut quand même rester prudent. L’étude a été faite sur un petit nombre de personnes. Il faudra donc d’autres recherches, avec plus de monde, pour être absolument sûr des résultats. Et puis, un simulateur, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’une vraie route de montagne ! Les sensations ne sont pas identiques. C’est un début très prometteur, mais pas encore une solution gravée dans le marbre.
Conclusion : alors, on met quoi dans l'autoradio la prochaine fois ?
Alors, que retenir de tout ça ? Que la prochaine fois que vous sentirez ce malaise monter pendant un trajet, vous avez une solution simple, pas chère et sans effets secondaires à essayer : mettre de la musique ! Privilégiez des chansons qui vous mettent de bonne humeur ou des mélodies douces et relaxantes. Vous n’avez rien à perdre.
La science continue d’avancer, et c’est une bonne chose de voir qu’on s’intéresse à des solutions douces pour nos petits maux du quotidien. En attendant la prochaine grande découverte, n’hésitez pas à préparer une bonne playlist de vos chansons préférées pour la route. Et qui sait, peut-être que chanter à tue-tête est encore plus efficace ? Ça, l’étude ne le dit pas !
Selon la source : gizmodo.com