Augmentation des cas de rage du raton laveur au Québec : un second foyer confirmé autour du lac Memphrémagog
Auteur: Adam David
La rage du raton laveur n’en a pas fini avec le Québec. Alors que l’on pensait l’épicentre contenu, un second front vient de s’ouvrir dans le sud de la province, autour du lac Memphrémagog, forçant les autorités à une intervention d’urgence pour freiner ce qui ressemble à une nouvelle vague de contamination.
Un nouveau front, une nouvelle inquiétude
Le cœur du problème se situe cette fois dans la région de Stanstead, à une centaine de kilomètres à l’est de Saint-Armand, le foyer initial identifié l’an dernier. Cette nouvelle éclosion ne serait pas une simple extension du premier foyer. C’est bien plus préoccupant.
« Cela nous inquiète, car il ne s’agit pas d’une contamination provenant d’animaux du Québec, mais plutôt du nord du Vermont, ce qui constituerait une deuxième source d’infection », confie Marianne Gagnier, biologiste et coordonnatrice provinciale de la gestion de la rage du raton laveur. En clair, le virus traverse à nouveau la frontière.
Des chiffres qui parlent : un record en 15 ans
Le bilan est sans appel. Depuis décembre 2024, pas moins de 52 animaux ont été officiellement diagnostiqués porteurs de la rage du raton laveur sur le territoire québécois. Un chiffre qui peut sembler faible, mais qui constitue un record en quinze ans et témoigne d’une circulation active du virus dans la faune sauvage.
Cette situation a déclenché une réponse musclée des agents de la faune, notamment à Stanstead. Plus de 600 animaux sauvages, principalement des ratons laveurs mais aussi des mouffettes, ont été capturés un à un, vaccinés sur place, puis relâchés dans leur environnement. Une opération minutieuse et indispensable pour créer une barrière immunitaire.
Sur le terrain, la riposte s'organise
Face à cette progression, les autorités ne restent pas les bras croisés. Une vaste campagne de vaccination a été lancée dès le début du printemps 2025. La stratégie est ciblée : on vise d’abord les femelles, juste avant la mise bas, pour protéger les futures portées. Ensuite, ce sont les jeunes, plus enclins à se déplacer et donc à propager le virus, qui sont dans le viseur.
Vacciner, encore et toujours, par air et par terre
Les moyens déployés sont considérables. Au total, ce sont quelque 635 000 appâts vaccinaux qui ont été dispersés en Montérégie et en Estrie, y compris dans la région de Bromont. Pour couvrir les zones les plus inaccessibles, plus de 370 000 de ces doses ont été larguées par avion, une méthode qui a fait ses preuves.
Et ce n’est pas terminé. D’autres opérations de vaccination sont déjà prévues, que ce soit manuellement sur le terrain ou par hélicoptère, pour densifier encore le maillage préventif. C’est une véritable course contre la montre qui est engagée pour garder une longueur d’avance sur le virus.
une vigilance de tous les instants
Pour l’heure, le bilan humain et domestique reste vierge. Aucun cas d’infection n’a été signalé chez l’homme, et aucun animal de compagnie n’a été contaminé. C’est un soulagement, mais qui ne doit pas faire oublier que le virus, mortel sans traitement rapide, est bien présent à nos portes. La vigilance reste plus que jamais de mise.
Selon la source : journaldemontreal.com