Le ventre gonflé, cette sensation désagréable qui plombe une fin de repas ou une journée entière. En Occident, on cherche souvent la solution rapide, le remède immédiat. Et si le secret d’un confort digestif durable se trouvait non pas dans une gélule, mais dans une philosophie de vie ancrée depuis des siècles à l’autre bout du monde, au Japon ?
Loin d’être de simples astuces, les habitudes japonaises révèlent une approche profondément différente de l’alimentation et du corps. Une sagesse qui pourrait bien nous inspirer.
Le ballonnement, un mal bien de chez nous
Avant de s’envoler pour le Japon, un petit détour par la case départ. Les ballonnements, ce n’est pas une fatalité, mais souvent le symptôme d’un déséquilibre. Une alimentation trop riche, trop rapide, des aliments qui fermentent dans nos intestins, ou encore un microbiote intestinal malmené par le stress et une vie sédentaire… Les causes sont multiples, mais le résultat est le même : cet inconfort qui nous pèse.
Les Japonais, eux, semblent avoir intégré la prévention de ces maux au cœur même de leur culture culinaire. Voyons comment.
Hara Hachi Bu : l'art de ne pas se remplir
Sur l’île d’Okinawa, célèbre pour la longévité de ses habitants, un adage guide chaque repas : Hara Hachi Bu. Le principe est d’une simplicité déconcertante : manger jusqu’à être rassasié à 80 %. On ne s’arrête pas quand on n’en peut plus, mais juste avant de se sentir plein. C’est une nuance subtile, mais fondamentale.
Cette pratique force à manger plus lentement, à être à l’écoute de son corps. Il faut environ vingt minutes au cerveau pour recevoir le signal de satiété de l’estomac. En s’arrêtant un peu avant, on évite de surcharger le système digestif, ce qui prévient mécaniquement les lourdeurs et les ballonnements. C’est aussi, au passage, un secret de contrôle du poids et de longévité, en réduisant le stress oxydatif lié à une suralimentation.
Le natto, un petit-déjeuner pour les audacieux
Avis aux non-initiés : l’expérience est d’abord olfactive. Le natto, star du petit-déjeuner japonais, est un plat de graines de soja fermentées à l’odeur puissante et à la texture gluante. Un défi pour les palais occidentaux, sans doute. Mais derrière cette apparence se cache un trésor pour notre flore intestinale.
Le natto est un probiotique naturel extrêmement puissant. Ces bonnes bactéries viennent nourrir et renforcer notre microbiote, ce fragile écosystème qui est le premier garant d’une digestion sereine. Un microbiote en bonne santé est tout simplement la meilleure assurance contre les troubles digestifs. Le goût, lui, est plus doux qu’on ne l’imagine, rappelant la noisette.
L'umeboshi, la petite prune qui change tout
Imaginez un fruit au goût plus acide que celui du citron. Voici l’umeboshi, une prune japonaise séchée et macérée, que l’on trouve dans presque tous les foyers nippons. Ce n’est pas un simple condiment, c’est un véritable allié de la digestion.
Son secret ? L’acide citrique qu’il contient en abondance aide l’intestin à mieux absorber des minéraux essentiels comme le fer ou le magnésium. Une meilleure assimilation signifie une digestion plus efficace et, par conséquent, moins de risques de fermentation et de ballonnements. Une seule petite prune umeboshi avec un bol de riz peut suffire à équilibrer tout un repas.
une question d'écoute
Plus que des « trucs » à copier-coller, ces piliers de l’alimentation japonaise racontent une autre histoire : celle d’une culture de l’écoute de soi et de la modération. Il ne s’agit pas tant de manger du natto tous les matins que de comprendre l’intention derrière : prendre soin de son intérieur, manger en conscience et ne pas considérer son estomac comme une simple poche à remplir.
Adopter une fraction de cette philosophie pourrait déjà faire une différence. Bien sûr, cette démarche n’exclut en rien de consulter un professionnel de santé si des troubles digestifs persistent. C’est une invitation à repenser notre assiette, avec un peu plus de sagesse et un peu moins d’excès.
Selon la source : passeportsante.net