Après 50 ans, dormir moins de 5 heures augmente fortement le risque de maladies chroniques
Auteur: Adam David
On le sait, une bonne nuit de sommeil est l’un des piliers de notre santé. Mais une vaste étude franco-britannique vient de mettre un chiffre précis sur le danger qui guette les plus de 50 ans. Dormir moins de cinq heures par nuit ne serait pas seulement synonyme de fatigue, mais ouvrirait la porte à une cascade de maladies chroniques.
L'étude qui tire la sonnette d'alarme
Ce n’est pas une simple intuition, mais la conclusion d’une recherche d’envergure, publiée dans la très sérieuse revue scientifique PLOS Medicine. Ces travaux sont le fruit d’une collaboration entre des chercheurs français de l’Inserm et de l’Université Paris Cité, et leurs homologues britanniques de l’University College London. Ensemble, ils ont voulu comprendre le lien, sur le long terme, entre la durée du sommeil et la santé après la cinquantaine.
Une surveillance au long cours sur près de 8000 personnes
Pour arriver à de telles affirmations, les scientifiques ne se sont pas contentés d’un petit échantillon. Ils ont épluché les données de santé de près de 8 000 fonctionnaires britanniques, suivis sur plusieurs décennies, entre 1985 et 2019. Une cohorte impressionnante qui a permis d’observer l’évolution de la santé au fil des ans, en fonction des habitudes de sommeil déclarées à 50, 60 et 70 ans.
La technologie pour traquer le sommeil réel
Et pour s’assurer que les déclarations des participants collaient à la réalité, l’étude a eu une botte secrète. Environ 4 000 d’entre eux ont porté une montre connectée durant une semaine. Cet outil, un accéléromètre, a permis de mesurer objectivement leurs nuits. De quoi vérifier la précision des estimations et renforcer la solidité des résultats. Ce n’était plus seulement ce que les gens *pensaient* dormir, mais ce qu’ils dormaient vraiment.
Le verdict des chiffres : un risque accru de 30 à 40 %
Le résultat est sans appel. À 50, 60 ou 70 ans, les personnes dormant cinq heures ou moins par nuit voient leur risque de développer plusieurs maladies chroniques simultanément – ce que les médecins appellent la multimorbidité – grimper de 30 à 40 %. Un chiffre considérable, qui change notre regard sur la simple « nuit trop courte ». On parle ici de diabète, de maladies cardiovasculaires, de cancer, et d’autres pathologies lourdes.
Le cap critique des 50 ans
L’étude va même plus loin en identifiant la cinquantaine comme un véritable tournant. À cet âge précis, une nuit de moins de cinq heures est associée à un risque accru de 20 % de voir apparaître une *première* pathologie chronique. Et pour ceux qui sont déjà atteints d’une maladie, ce manque de sommeil augmente d’autant le risque d’en développer une deuxième, puis une troisième. C’est l’engrenage.
Bien plus qu'une question de fatigue
Finalement, ce que cette étude met en lumière, c’est que le sommeil n’est pas juste un temps de repos pour l’esprit. C’est un mécanisme de maintenance actif et essentiel pour le corps, dont la défaillance a des conséquences bien réelles et mesurables sur le long terme. Considérer nos nuits comme un investissement pour notre santé future, plutôt qu’une simple parenthèse entre deux journées, pourrait bien être la leçon la plus importante à retenir.
Selon la source : passeportsante.net