Les experts expliquent pourquoi on peut manger un steak saignant mais pas du poulet rosé
Auteur: Simon Kabbaj
C’est un grand classique du barbecue ou du dîner au restaurant. Quand on commande un steak, le serveur nous demande toujours la cuisson : bleu, saignant, à point ou bien cuit ? Chacun a sa préférence. Mais avez-vous remarqué que pour le poulet, on ne nous pose jamais la question ? C’est toujours ‘bien cuit’, point final. Pourquoi cette différence de traitement ? Pourquoi peut-on savourer un bon steak presque cru, alors que manger du poulet rosé est considéré comme un danger mortel ? La réponse est en fait assez simple et tout à fait logique.
Pour le bœuf, le danger est seulement à l'extérieur
La grande différence entre un steak de bœuf et un morceau de poulet, c’est la structure de la viande. Un steak, c’est un morceau de muscle dense et compact. Les bactéries qui peuvent être dangereuses pour nous (comme la fameuse E. coli) se trouvent principalement à la surface de la viande, là où elle a été en contact avec l’air, les outils de découpe, etc. L’intérieur du muscle, lui, est quasiment stérile. C’est pour ça que lorsque l’on cuit un steak, même juste quelques secondes de chaque côté, on tue toutes les bactéries présentes à la surface. L’intérieur peut donc rester rosé, voire rouge, sans aucun danger.
Attention, il y a une exception : la viande hachée !
Attention, il y a une exception très importante à cette règle. Quand on parle de viande de bœuf hachée, comme pour faire un steak haché ou des boulettes, la situation est complètement différente. En hachant la viande, on mélange tout : l’extérieur et l’intérieur. Les bactéries qui étaient à la surface se retrouvent donc réparties dans toute la préparation. C’est pour cette raison qu’un steak haché, contrairement à un steak entier, doit toujours être bien cuit à cœur pour être sûr d’éliminer tous les risques.
Pour le poulet, le danger est partout
Avec le poulet, c’est une tout autre histoire. La viande de volaille est beaucoup moins dense et plus poreuse que celle du bœuf. Les bactéries dangereuses qui peuvent s’y trouver, comme les célèbres salmonelles ou campylobacter, ne restent pas sagement à la surface. Elles peuvent facilement s’infiltrer à l’intérieur de la chair. C’est pour cette raison qu’une simple cuisson en surface ne suffit pas. Il est absolument indispensable de cuire le poulet à cœur, jusqu’à ce que la chair soit complètement blanche et que le jus qui s’en écoule soit clair.
Les risques d'une intoxication alimentaire à la salmonelle
Ne pas cuire son poulet assez longtemps, c’est prendre un risque sérieux d’intoxication alimentaire. La salmonellose, c’est loin d’être une partie de plaisir. Les symptômes sont bien connus : diarrhée, crampes d’estomac, fièvre, nausées, vomissements… Ça dure généralement quelques jours, mais ça peut être très violent. Aux États-Unis, les autorités sanitaires (le CDC) estiment qu’environ 1 paquet de poulet sur 25 vendu en supermarché est contaminé par des salmonelles. La cuisson est donc notre seule et unique protection.
Quelques règles d'or pour cuisiner le poulet en toute sécurité
Pour éviter tout problème, il suffit de suivre quelques règles d’hygiène simples mais essentielles :
- Au supermarché, mettez le poulet cru dans un sac à part pour éviter que son jus ne coule sur d’autres aliments.
- Dans le frigo, conservez-le dans son emballage, sur l’étagère du bas.
- Utilisez une planche à découper différente pour le poulet cru et pour les autres aliments (comme les légumes).
- Après avoir manipulé du poulet cru, lavez-vous les mains, ainsi que tous les ustensiles et surfaces qui ont été en contact avec, à l’eau chaude et au savon.
Conclusion : une question de structure, pas de goût !
Selon la source : unilad.com