Le soleil, les amis, le grésillement caractéristique sur le barbecue… L’image d’Épinal de l’été parfait. Mais que met-on vraiment sur le gril ? Le magazine 60 Millions de Consommateurs a décidé de jouer les trouble-fêtes en passant au crible les stars de nos assiettes estivales : chipolatas, merguez et leurs alternatives végétales. Et le verdict, parfois, est difficile à avaler.
Le sucre, l'invité surprise de la charcuterie
Le premier ingrédient inattendu qui s’invite dans la mêlée, c’est le sucre. L’enquête révèle une présence quasi systématique dans les produits carnés, à l’exception de trois références de chipolatas seulement. On le retrouve sous diverses appellations : saccharose, sirop de glucose, ou encore dextrose. Un petit tour de passe-passe qui permet de prolonger la conservation, d’offrir une belle couleur dorée à la cuisson, ou même de masquer une amertume un peu trop présente dans des viandes de moindre qualité.
La valse des additifs, visibles et invisibles
Au-delà du sucre, c’est un véritable ballet d’additifs qui se joue dans les barquettes. Le colorant carmin E120, par exemple, a été repéré dans plusieurs produits, alors même qu’il est soupçonné de contenir des résidus allergisants. Mais le plus pernicieux n’est pas toujours là où on l’attend. Pour rassurer le consommateur effrayé par les codes en ‘E’, certains industriels rusent en utilisant des « ingrédients technologiques » : extrait de vinaigre de cidre en guise de conservateur, jus d’acérola pour l’antioxydation… Le résultat ? Une étiquette qui paraît plus saine, mais qui ne l’est pas forcément.
Quand le gras l'emporte sur la viande
L’autre point noir soulevé par l’enquête, et non des moindres, c’est la proportion de gras. Dans certains cas, on achète littéralement plus de graisse que de muscle. Les merguez Carrefour Simpl et Socopa sont ainsi épinglées pour leur taux de matière grasse élevé, tandis que des marques comme Monoprix Bio ou Bigard s’en sortent avec des compositions plus nobles. Du côté des chipolatas, l’écart est frappant : alors que la moyenne se situe autour de 82 % de viande, le Label Rouge de Bigard atteint, lui, 97 %. Un prix trop bas doit souvent mettre la puce à l’oreille : il cache fréquemment un ajout de gras de porc pour faire baisser les coûts.
Et les alternatives végétales, alors ?
Face à ce constat, beaucoup se tournent vers les saucisses végétales. Bonne idée ? Pas si simple, répond le magazine. Si elles constituent une alternative intéressante, elles ne sont pas exemptes de défauts. Toutes les références analysées sont considérées comme des produits ultra-transformés et contiennent des additifs, notamment des texturants et des colorants. Certaines substances, comme la méthylcellulose (E461), sont même suspectées de perturber notre microbiote intestinal. Tout n’est pas à jeter pour autant : elles restent globalement moins grasses que leurs cousines carnées, ce qui leur vaut un Nutri-Score souvent plus clément.
lire les étiquettes, premier geste santé
Faut-il pour autant dire adieu aux grillades ? Non, bien sûr. L’enquête de 60 Millions de Consommateurs n’est pas une condamnation, mais plutôt une invitation à la vigilance. Elle nous rappelle qu’en matière d’alimentation industrielle, la simplicité apparente d’un produit peut cacher une grande complexité. Prendre deux minutes pour déchiffrer une étiquette, c’est peut-être le geste le plus simple pour un barbecue un peu plus sain. Et surtout, un peu plus honnête.
Selon la source : passeportsante.net