Une femme victime d’une escroquerie à l’usurpation d’identité de Brad Pitt perd 830 000 euros
Auteur: Adam David
Le nom de Brad Pitt a servi de leurre pour lui soutirer 830 000 euros. Pendant plus d’un an et demi, Anne, une décoratrice d’intérieur de 53 ans, a cru échanger avec la star hollywoodienne, tombant dans un engrenage psychologique dévastateur. Aujourd’hui, elle raconte l’enfer de la manipulation et son combat pour que justice soit faite.
Un hameçonnage sur fond de fragilité
Tout a commencé de manière presque anodine, sur internet, en 2023. Un contact. Une femme qui se présente comme la mère de l’acteur américain. Si le doute s’installe d’emblée, Anne traverse alors une période de « fragilité extrême », comme elle le confie aujourd’hui. C’est cette faille, invisible pour beaucoup, que les escrocs vont exploiter sans relâche.
« Je n’ai jamais posté de message ou de photo montrant une fragilité », précise-t-elle, soulignant que n’importe qui peut devenir une cible. Mais une fois le dialogue engagé, le piège a commencé à se refermer.
Une mise en scène digne d'un film
Car l’arnaque n’est pas l’œuvre d’un seul homme. C’est une véritable toile d’araignée qui se tisse autour d’elle. Rapidement, l’homme se présentant comme Brad Pitt entre en scène, bientôt rejoint par de faux enfants, de faux médecins… Tout un écosystème frauduleux se met en place avec un seul et même récit : l’acteur serait gravement malade et aurait besoin de son aide financière pour un traitement vital.
La pression devient alors insoutenable. « On me disait qu’il allait mourir », explique-t-elle. Un chantage affectif permanent, orchestré par des gens qui, selon elle, « sont bien informés avant d’attaquer ».
La mécanique de l'isolement
Anne le décrit aujourd’hui avec une lucidité glaçante : « C’est un réel métier que ces escrocs, ces brouteurs comme on les appelle, exercent pour vous manipuler ». Leur méthode est rodée : isoler la victime de son entourage, la bombarder de messages, et, pour reprendre ses mots, « vous retourner le cerveau ».
Malgré des doutes persistants, l’emprise est trop forte. Une fois le pied mis dans l’engrenage, la sortie devient quasi impossible. Les escrocs s’acharnent à trouver les failles de leur proie pour mieux les exploiter financièrement.
Le mur de l'incrédulité
Quand elle finit par comprendre l’ampleur de la supercherie, le cauchemar prend une autre forme. Anne se tourne vers les forces de l’ordre, mais se heurte à un mur. Le montant, si colossal, paraît invraisemblable aux enquêteurs. « Personne ne voulait m’entendre », lâche-t-elle. Une double peine pour cette femme qui se sent trahie une seconde fois, par un système censé la protéger.
Quand la médiatisation force les portes de la justice
Le salut viendra, paradoxalement, de l’exposition médiatique. Ce n’est que lorsque son histoire fait le tour du monde, relayée par la presse, que la machine judiciaire semble enfin s’ébranler et prendre sa plainte au sérieux. Une reconnaissance tardive mais essentielle pour entamer sa reconstruction.
Les cicatrices invisibles d'une spoliation
Mais les cicatrices sont profondes, et pas seulement financières. L’épreuve a failli lui coûter la vie. Anne confie avoir fait plusieurs tentatives de suicide, dont une récente qui l’a plongée dans le coma durant deux jours. Une descente aux enfers qui témoigne de la violence psychologique de ce type d’arnaque, souvent sous-estimée.
de victime à messagère
Pourtant, c’est de cette épreuve ultime qu’elle tire aujourd’hui une nouvelle force. Miraculée, elle voit sa survie comme un signe. « Si tu es toujours là après tout ça, c’est que tu as un devoir », se dit-elle. Ce devoir, c’est de parler. Témoigner pour que son histoire serve d’avertissement et que d’autres ne tombent pas, à leur tour, dans le même piège.
Selon la source : femmeactuelle.fr