Ces étranges boules sur nos plages pourraient bien être les sauveurs de nos océans

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-09-11 10:16:16

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Crédit: freepik

Vous vous êtes peut-être déjà promené le long des plages de la Méditerranée et vous avez remarqué ces petites boules fibreuses, un peu comme des pelotes de laine marron, que la mer dépose sur le rivage. On les appelle les « boules de Neptune ». Pendant des siècles, on n’y prêtait pas plus attention que ça. Mais aujourd’hui, les scientifiques ont découvert qu’elles accomplissent une mission incroyable et très moderne : elles nettoient nos océans du plastique.

Qu'est-ce que c'est, au juste, une "boule de Neptune" ?

Ces boules ne viennent pas de nulle part. Elles sont formées par une plante sous-marine appelée Posidonia oceanica, une sorte d’herbe qui pousse au fond de la mer Méditerranée, formant de véritables prairies sous-marines. Depuis la nuit des temps, les gens du coin les connaissent. Ils les ont baptisées « boules de Neptune », en l’honneur du dieu romain de la mer.

D’ailleurs, elles ont toujours eu leur utilité. Nos ancêtres s’en servaient comme isolant dans les maisons, car elles sont naturellement résistantes aux bactéries et aux moisissures. Pas bête, non ? Mais leur plus grande valeur, on ne l’a découverte que tout récemment.

Un aspirateur naturel contre le plastique

Le vrai scoop, c’est que ces prairies sous-marines agissent comme un filtre géant. Imaginez un peu : elles capturent les minuscules morceaux de plastique qui polluent nos eaux, même ceux qui sont tombés tout au fond. Une étude très sérieuse, publiée dans la revue scientifique *Nature* en 2021, l’a confirmé. C’est un peu comme si la mer avait son propre système de nettoyage.Et les chiffres sont assez dingues. Tenez-vous bien : on estime que cette herbe marine pourrait retirer de la mer près de 900 millions de morceaux de plastique chaque année, rien que pour la Méditerranée. C’est énorme !

Mais comment ça fonctionne concrètement ?

C’est un processus entièrement naturel. La plante, la Posidonia oceanica, a de longues racines qui s’accrochent au sol marin et des feuilles, ou plutôt des pousses, qui grandissent toute l’année. Ces pousses, avec leurs fibres naturelles, agissent comme un filet. Elles attrapent au passage les polluants qui flottent dans l’eau, notamment les petits bouts de plastique venus des rivières.

Puis, avec le temps, des morceaux de la plante se détachent. Les courants marins les font rouler sur eux-mêmes, encore et encore, ce qui forme ces fameuses boules bien compactes. Et en se formant, elles emprisonnent solidement les déchets qu’elles ont capturés. Finalement, les vagues les ramènent sur la plage, avec leur chargement de plastique.

Les découvertes étonnantes des chercheurs

Pour en avoir le cœur net, des chercheurs basés à Barcelone ont analysé des boules de Neptune trouvées sur l’île de Majorque, en Espagne. Leurs résultats sont frappants. Même si seulement 17% des boules contenaient du plastique, celles qui en avaient étaient littéralement bourrées.Ils ont découvert que les boules les plus serrées et les plus compactes étaient les plus efficaces pour piéger le plastique. Ils ont compté jusqu’à 1 470 morceaux de plastique par kilo de plante séchée ! C’est une concentration vraiment impressionnante. La directrice de l’étude, Anna Sanchez-Vidal, a même raconté que des gens lui envoyaient des photos de boules monstrueuses contenant des lingettes, des tampons… bref, tout ce qui n’aurait jamais dû se retrouver dans la mer.

Plus qu'un simple piège à plastique

Et ce n’est pas tout. Ces plantes ne se contentent pas d’attraper nos déchets plastiques. Elles sont aussi connues pour capturer le carbone, un gaz responsable du changement climatique. En le piégeant, elles l’empêchent de se retrouver dans l’atmosphère. Un double service pour la planète, en quelque sorte.Alors oui, quand on voit ces amas de boules sur la plage, ça peut paraître un peu sale, surtout quand on sait ce qu’elles contiennent. Mais en réalité, même là, elles sont utiles. Elles aident à garder le sable humide et lui apportent des nutriments. Et surtout, elles gardent prisonniers tous ces polluants qui, autrement, seraient encore en train de flotter dans la mer.

Conclusion : le message de la mer

Finalement, ces boules de Neptune nous rappellent quelque chose d’essentiel. Comme le dit si bien la chercheuse Anna Sanchez-Vidal, c’est une façon pour la mer de « nous rendre les déchets qui n’auraient jamais dû se retrouver au fond de l’eau ».C’est une belle leçon d’humilité, non ? La nature a des solutions incroyables, mais elle nous envoie aussi un message très clair. La prochaine fois que vous verrez une de ces boules sur la plage, vous ne la regarderez plus de la même façon. Vous y verrez une alliée, une petite héroïne silencieuse qui nous aide à réparer, un peu, nos propres bêtises.

Selon la source : popularmechanics.com