Pour beaucoup d’entre nous, le saumon, c’est un souvenir, une tradition, le signe que l’eau est saine. Quand les saumons sont nombreux, tout va bien. Quand ils disparaissent, c’est toute une communauté qui souffre.
Des chercheurs ont trouvé une réponse surprenante. Ce n’est pas de l’engrais. Ni la pollution. C’est la vie elle-même, une alliance secrète entre des êtres microscopiques, qui maintient nos rivières en vie.
Une équipe de choc microscopique
Ensemble, ils font des merveilles. Ils créent une source d’azote (un nutriment essentiel) parfaitement propre, qui alimente toute la chaîne alimentaire sans la polluer. C’est un peu le moteur naturel de la rivière.
Comme le dit si bien Jane Marks, la chercheuse qui a mené l’étude, « c’est la version naturelle d’un pipeline de nutriments propres, du soleil jusqu’au poisson, sans les rejets qui créent des marées vertes nocives ».
Le pacte secret : sucre contre azote
D’abord, l’algue Epithemia capte la lumière du soleil et la transforme en sucre, son énergie.
Ensuite, la bactérie diazoplaste se nourrit de ce sucre. Avec cette énergie, elle fait quelque chose d’incroyable : elle capture l’azote présent dans l’air (oui, l’air dissous dans l’eau !).
En retour, la bactérie donne cet azote si précieux à l’algue, qui peut alors continuer à produire encore plus de sucre. C’est un cercle vertueux, efficace et qui semble ne jamais s’arrêter.
De la micro-algue au grand saumon
Elle recouvre les algues vertes jusqu’à ce que les tapis deviennent rouge rouille. À ce stade, c’est elle qui fournit presque 90 % du nouvel azote de la rivière. Des insectes, comme les larves de phryganes, se régalent de ces tapis d’algues rouges. Et devinez qui mange ces insectes ? Les jeunes saumons, bien sûr.
En plus, ces algues sont riches en nutriments essentiels, comme la thiamine. Sans assez de thiamine, les petits saumons ont du mal à survivre. Donc, en nourrissant bien les insectes, cette petite algue aide indirectement, mais de façon cruciale, à la survie des saumons.
Quand les rôles s'inversent en été
Mais quand l’été s’installe et que les conditions changent, elle passe au second plan. Elle arrête de produire beaucoup elle-même. Son rôle change complètement : elle devient une sorte d’échafaudage, une structure de soutien sur laquelle des milliards d’Epithemia peuvent s’accrocher et prospérer.
Même affaiblie, elle reste donc importante. C’est une belle leçon sur la façon dont les espèces coopèrent, même sans le vouloir, pour que l’écosystème continue de tourner, même pendant les mois les plus difficiles.
Une découverte qui dépasse nos rivières
Et ça nous donne des idées. Imaginez si on pouvait copier ce système pour nos cultures. Au lieu d’utiliser des engrais chimiques qui polluent, nos plantes pourraient peut-être un jour se nourrir elles-mêmes grâce à l’aide de microbes. Ce serait une véritable révolution pour une agriculture plus propre et moins chère.
Quand la nature invente des solutions aussi élégantes, ça nous rappelle à quel point nous avons encore à apprendre d’elle.
Conclusion : L'infiniment petit au service des géants
Elle repose sur des alliances invisibles, sur un pacte conclu entre des êtres si petits qu’on ne peut les voir à l’œil nu. C’est en comprenant ces liens cachés qu’on réalise à quel point la nature est un équilibre fragile et merveilleux. Protéger nos saumons, c’est d’abord protéger ces héros microscopiques qui travaillent dans l’ombre pour que nos rivières continuent de vivre.
Selon la source : earth.com