Les fans font leurs adieux à Ghost, la pieuvre bien-aimée de Californie, qui veille sur ses œufs dans la dernière étape de sa vie

Sur internet, les hommages pleuvent. Des gens de partout partagent leurs souvenirs de Ghost. Certains se sont même fait tatouer son image, d’autres portent des pulls à son effigie pour honorer sa mémoire. C’est fou de voir à quel point un animal peut marquer les esprits. L’aquarium lui-même a partagé un message émouvant : « Elle est une pieuvre merveilleuse et a laissé une empreinte à huit bras dans tous nos cœurs ». Difficile de ne pas être touché.

Après avoir pondu ses œufs, Ghost est entrée dans la dernière phase de sa vie, une période que les scientifiques appellent la sénescence. C’est un processus naturel et poignant. Durant cette période, elle arrête de s’alimenter et consacre toute son énergie à protéger ses œufs. Elle les ventile avec ses bras pour éviter que des bactéries ne s’y développent. C’est un sacrifice total, un instinct maternel puissant, même si dans son cas, c’est un effort sans espoir.

La triste vérité, c’est que les œufs de Ghost ne sont pas fécondés. Dans la nature, les pieuvres géantes du Pacifique sont des créatures très solitaires. Elles ne se rencontrent que très brièvement pour se reproduire. Nate Jaros, le vice-président des soins animaliers de l’aquarium, explique qu’il est impossible de garder un mâle et une femelle ensemble longtemps. « Le risque d’agression ou même de mort est trop élevé », dit-il. La nature solitaire de l’espèce rend donc la reproduction en captivité très compliquée.

Ghost n’est pas née à l’aquarium. Elle vient des eaux froides de la Colombie-Britannique, au Canada. Quand elle est arrivée en mai 2024, elle était toute petite et ne pesait qu’un peu plus d’un kilo. Aujourd’hui, elle pèse plus de 22 kilos ! Une croissance impressionnante. Les experts estiment son âge entre deux et quatre ans, sachant que ces animaux vivent en moyenne de trois à cinq ans. Elle a donc vécu une belle vie, bien remplie.

Ceux qui s’occupaient d’elle la décrivent comme une pieuvre « super active et très physique ». Elle aimait le contact avec les humains. Parfois, elle ignorait même la nourriture qu’on lui donnait juste pour pouvoir interagir avec ses soigneurs. C’est incroyable, non ? On lui avait appris à grimper dans un panier pour la peser, et elle le faisait sans problème. Son intelligence était remarquable. Un jour, l’équipe a passé des heures à lui construire un labyrinthe complexe. « Elle l’a maîtrisé presque instantanément », raconte M. Jaros. Pour la stimuler, on lui cachait sa nourriture dans des jouets et des casse-têtes, comme si elle chassait dans la nature.

Pendant que Ghost vit ses derniers jours tranquillement dans un bassin privé, la vie à l’aquarium continue. Une nouvelle pieuvre, bien plus petite (elle pèse moins d’un kilo), est déjà arrivée. Elle prendra le relais de Ghost pour éduquer et émerveiller le public. L’équipe apprend encore à la connaître avant de lui donner un nom, mais M. Jaros dit qu’elle est déjà « super curieuse » et « semble être un animal très sociable ». L’histoire continue.

L’histoire de Ghost nous rappelle à quel point on peut s’attacher à un animal, même un qui nous semble si différent. Un étudiant en biologie marine, qui a grandi en visitant l’aquarium, l’a revue une dernière fois il y a quelques semaines. « Quand on crée un lien avec un animal comme ça, chaque moment compte », a-t-il confié. Il espère que Ghost encouragera les gens à s’intéresser davantage à ces créatures fascinantes et à comprendre leur importance. Au final, Ghost n’était pas juste une pieuvre dans un aquarium. Elle était une ambassadrice de son espèce, et son souvenir restera gravé dans de nombreux cœurs.