On le voit partout, des cafés branchés aux comptes Instagram dédiés au bien-être, paré de toutes les vertus. Le matcha, cette poudre de thé vert japonais, est devenu le symbole d’une vie saine et énergique. Pourtant, derrière cette image lisse, des signaux d’alerte commencent à se multiplier, et une histoire en particulier fait froid dans le dos : celle d’une jeune femme qui a fini aux urgences, le cœur emballé, après en avoir bu régulièrement. Un cas isolé ? Pas si sûr.
Le jour où un matcha a conduit à l'hôpital
L’histoire, relayée par la presse internationale, a de quoi surprendre. Pendant six mois, une femme de 28 ans s’offre un matcha par semaine, un petit rituel qu’elle pense bénéfique. Mais insidieusement, la fatigue s’installe, accompagnée d’une sensation de froid inhabituelle, puis de palpitations inquiétantes. L’hospitalisation s’impose.
Le verdict des médecins est sans appel : son anémie, une condition préexistante, s’est sévèrement aggravée. Son taux de fer a littéralement été divisé par deux. Le principal suspect pointé du doigt n’est autre que sa nouvelle boisson fétiche.
Pourquoi le fer et le matcha ne font pas bon ménage
Mais comment une simple boisson à base de plantes peut-elle avoir un tel impact ? Le coupable n’est pas le matcha en lui-même, mais deux de ses composants naturels : les catéchines et les tanins. Ces molécules, bien que vantées pour leurs propriétés antioxydantes, agissent comme des verrous sur le fer que nous ingérons via notre alimentation.
Concrètement, ils empêchent notre organisme de l’absorber correctement au niveau intestinal. Pour une personne en parfaite santé, l’effet est négligeable. Mais pour quelqu’un qui souffre déjà d’une carence en fer, même légère, la consommation régulière de matcha peut faire basculer un équilibre fragile.
Plus qu'un problème de fer : l'effet caféine
Le fer n’est cependant pas la seule ligne de vigilance. Il ne faut pas oublier que le matcha reste un thé, et qu’il contient une dose non négligeable de caféine. Sa particularité est de la libérer plus lentement que le café, procurant une énergie plus diffuse et durable. C’est d’ailleurs ce que recherchent ses adeptes.
Le revers de la médaille, c’est qu’une surconsommation (plus de deux ou trois tasses par jour) peut rapidement mener à un état de nervosité, des maux de tête, de l’anxiété, voire à des nuits blanches si la dernière tasse est prise trop tardivement. Certains rapportent aussi des troubles digestifs, comme la constipation, liés à la forte concentration en tanins.
Qui doit vraiment se méfier ?
Face à ces risques, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les personnes déjà diagnostiquées pour une anémie ou une carence en fer sont, logiquement, les plus exposées et devraient en parler à leur médecin. Les femmes, de manière générale, sont plus souvent touchées par ces carences et doivent donc être particulièrement attentives.
Par principe de précaution, les experts déconseillent également une consommation importante et régulière aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux jeunes enfants, dont les besoins en fer sont cruciaux pour leur développement.
Comment profiter du matcha sans prendre de risques
Faut-il pour autant jeter son fouet en bambou et bannir cette poudre verte de nos placards ? Sans doute pas. Il s’agit surtout d’apprendre à la consommer intelligemment. La clé, c’est la modération : pour un adulte en bonne santé, se limiter à une, voire deux tasses par jour, semble raisonnable.
Surtout, il est crucial de dissocier sa consommation des repas principaux. L’idéal est d’attendre au moins une heure ou deux après avoir mangé pour ne pas saboter son apport en fer. Et, bien sûr, on le réserve pour le matin ou le début d’après-midi, histoire de s’assurer une nuit paisible. La qualité du matcha, moins chargé en amertume et en tanins, jouerait aussi un rôle dans sa tolérance.
une question d'équilibre
Finalement, l’affaire du matcha n’est pas celle d’un poison déguisé, mais plutôt un rappel salutaire à la modération et à l’écoute de son corps. Il illustre parfaitement comment un ‘super-aliment’ peut voir ses bienfaits s’annuler, voire devenir problématique, lorsqu’il est consommé en excès ou dans un contexte physiologique particulier.
Comme souvent en nutrition, le miracle n’existe pas. Il réside bien plus dans l’équilibre et la connaissance de ses propres faiblesses que dans une poudre, aussi verte et tendance soit-elle.
Selon la source : passeportsante.net