Masse musculaire et équilibre : pourquoi la marche seule n’est pas suffisante selon un expert
Auteur: Adam David
On nous le répète à l’envi : pour rester en forme, il faut marcher. C’est le conseil santé le plus partagé, le plus simple à appliquer. Mais cette habitude, si saine soit-elle, pourrait bien laisser dans l’ombre deux piliers essentiels de notre autonomie : la force musculaire et l’équilibre.
Le chiffre magique des 7 000 pas
La popularité de la marche n’a d’égale que l’éternelle question : combien de pas faut-il vraiment faire ? Oubliez les défis extrêmes des réseaux sociaux. Une vaste méta-analyse, publiée dans la prestigieuse revue The Lancet Public Health, a tenté de clore le débat. En épluchant les données de dizaines d’études menées à travers le monde, des chercheurs de l’Université de Sydney ont identifié un chiffre clé : 7 000.
Des bénéfices bien réels, mais ciblés
Atteindre ce seuil ne relève pas de la magie, mais bien de la statistique. Les participants qui réalisaient en moyenne 7 000 pas par jour voyaient leur risque de démence chuter de 38 %, celui de chutes de 28 %, et le diabète de type 2 de 22 %. Un objectif jugé « réaliste » par les auteurs, qui précisent que chaque pas compte : même passer de 2 000 à 4 000 pas représente déjà un gain significatif pour la santé.
Le hic : la fonte musculaire, cet ennemi silencieux
Mais voilà le problème. Si la marche est une excellente activité cardiovasculaire, elle ne suffit pas à enrayer un phénomène naturel et insidieux : la sarcopénie, ou la perte de masse musculaire liée à l’âge. « Surtout en marchant, on ne développe pas de masse musculaire », martèle Ed Melanson, professeur d’endocrinologie à la faculté de médecine de l’université du Colorado.
Pourquoi la force est non négociable
Le constat est purement physiologique. Notre force musculaire atteint son apogée autour de 30 ans. Passé ce cap, elle commence à décliner, de 3 à 8 % par décennie, avant que la courbe ne s’accélère après 60 ans. Or, des muscles solides ne servent pas qu’à soulever des poids ; ils sont les garants de notre équilibre, de notre mobilité et de notre capacité à nous relever d’une chute.
La solution ? Compléter, ne pas remplacer
Alors, que faire ? La solution n’est pas d’abandonner sa promenade, mais de la compléter. Ed Melanson insiste sur l’importance du renforcement musculaire, même à faible intensité. Cela passe par des exercices fonctionnels, qui imitent les mouvements du quotidien : s’accroupir pour ramasser un objet, se pencher, porter ses courses. Quelques séries de squats, de fentes ou même de pompes contre un mur peuvent faire une différence considérable.
l'équation gagnante pour bien vieillir
L’idée n’est donc pas de choisir son camp entre marcheurs et adeptes de la musculation. L’approche la plus intelligente consiste à combiner les deux. Penser à sa promenade quotidienne comme au moteur de sa santé cardiovasculaire, et y ajouter quelques minutes de renforcement, deux à trois fois par semaine, comme l’assurance-vie de son autonomie future.
Selon la source : femmeactuelle.fr