Vous imaginez, un gaz, froid en plus, qui pourrait devenir une de nos meilleures armes contre le cancer ? Ça ressemble à de la science-fiction, et pourtant, c’est bien réel. Des chercheurs en Allemagne viennent de faire une découverte qui pourrait tout changer. Ils ont montré qu’un gaz un peu spécial, le plasma froid, peut aller dénicher et détruire les cellules cancéreuses là où on ne peut pas toujours les atteindre.
C’est une nouvelle qui donne un sacré coup de fouet à la recherche. On ne parle pas d’un médicament avec des tas d’effets secondaires, mais de quelque chose de complètement différent. Une avancée qui pourrait, à terme, transformer la façon dont on opère et dont on traite certains cancers.
C'est quoi au juste, ce plasma froid ?
Alors, le plasma, qu’est-ce que c’est ? On a tous appris à l’école qu’il y a trois états pour la matière : solide, liquide, et gazeux. Eh bien, il y en a un quatrième, et c’est le plasma. Pour faire simple, c’est un gaz auquel on a donné beaucoup d’énergie, ce qui le rend… différent. Il devient capable de produire des petites molécules très, très actives.
Les scientifiques les appellent les « espèces réactives de l’oxygène et de l’azote ». Un nom un peu compliqué, c’est vrai. Ce qu’il faut retenir, c’est que ces molécules sont de vraies petites tueuses de cellules malades. Elles peuvent dire à une cellule si elle doit vivre ou mourir. Le problème, jusqu’à maintenant, c’est qu’on ne comprenait pas bien comment elles fonctionnaient une fois dans le corps humain.
L'expérience : comment ils ont testé son efficacité
Forcément, on ne peut pas tester une nouvelle technique comme ça, directement sur des patients. Les chercheurs ont donc été très malins. Ils ont créé en laboratoire un modèle de tumeur en 3D. Imaginez une sorte de petite gélatine qui imite à la perfection la structure et la densité d’une vraie tumeur cancéreuse. C’était le terrain de jeu parfait.
Grâce à cette fausse tumeur, ils ont pu observer précisément ce qui se passait. « L’effet du plasma dans les tissus est très complexe », explique Lea Miebach, qui a dirigé l’étude. « Grâce à ce modèle, nous avons pu voir jusqu’où les molécules du plasma pouvaient aller et surtout, lesquelles agissaient vraiment sur les cellules tumorales. » C’était un peu comme envoyer des espions pour voir qui fait le travail sur le terrain.
Des résultats qui dépassent les espérances
Et là, surprise ! Les résultats ont été franchement bluffants. Ces petites molécules très actives, dont on pensait qu’elles ne vivaient que quelques instants, ont réussi à s’infiltrer très profondément dans la fausse tumeur. On parle de plusieurs millimètres de profondeur, ce qui est énorme à l’échelle des cellules !
Une fois à l’intérieur, elles ont fait exactement ce qu’on espérait : elles ont endommagé les cellules cancéreuses, les empêchant de continuer à se développer. C’est une découverte majeure, car elle prouve que le plasma froid n’agit pas seulement en surface. Il peut aller au cœur du problème.
Et après la chirurgie, ça peut servir ?
L’autre idée géniale des chercheurs, c’était de voir si le plasma pouvait aider après une opération. Quand un chirurgien retire une tumeur, son plus grand cauchemar, c’est de laisser derrière lui quelques cellules malades invisibles à l’œil nu. Ces cellules restantes sont souvent la cause des rechutes.
L’équipe a donc testé le plasma sur un modèle de plaie opératoire où ils avaient laissé traîner volontairement des cellules cancéreuses. Et bingo, ça a marché ! Le gaz a détruit ces cellules résiduelles, même celles qui commençaient déjà à s’installer dans les tissus sains juste à côté. Utiliser le plasma pour « nettoyer » la zone après une opération pourrait donc vraiment limiter le risque de rechute. C’est une piste formidable.
Un traitement plus doux pour les patients
On le sait tous, les traitements actuels comme la chimiothérapie ou la radiothérapie sont souvent très lourds. Ils sont efficaces, bien sûr, mais les effets secondaires peuvent être difficiles à supporter. L’avantage du plasma froid, c’est qu’il pourrait offrir une solution à la fois plus efficace et moins agressive pour les patients.
Le but n’est pas de tout remplacer du jour au lendemain, mais d’ajouter une nouvelle corde à l’arc des médecins. D’ailleurs, l’appareil utilisé pour l’étude, le kINPen, est un jet de plasma qui a déjà reçu une autorisation pour un usage médical. On ne part donc pas de zéro, ce qui est très encourageant pour la suite.
Conclusion : un grand pas, mais la route est encore longue
Alors, bien sûr, on ne va pas crier victoire tout de suite. La thérapie par plasma froid n’en est qu’à ses débuts. Mais cette étude est une étape vraiment importante. Elle nous aide à comprendre comment ce gaz mystérieux fonctionne et, surtout, elle nous montre qu’il a un potentiel énorme.
Il faudra encore du temps et d’autres recherches pour que cela arrive dans les hôpitaux, c’est certain. Mais cette découverte ouvre une porte vers de nouveaux traitements, plus ciblés et plus respectueux du corps. C’est un bel espoir pour l’avenir de la lutte contre le cancer.
Selon la source : slate.fr