Santé cardiovasculaire : des chercheurs identifient une approche complémentaire pour abaisser la tension artérielle sans recourir aux médicaments
Auteur: Adam David
Et si une solution simple et peu coûteuse pour lutter contre l’un des maux les plus répandus de notre époque sommeillait dans nos placards ? C’est le constat un peu déroutant d’une étude américaine, présentée lors du congrès 2025 de l’American Heart Association, qui met en lumière une évidence superbement ignorée : les substituts de sel, pourtant efficaces, sont très peu utilisés par les personnes souffrant d’hypertension.
Un mal silencieux, un enjeu de santé publique
L’hypertension n’est pas une maladie rare, loin de là. On la considère même comme la pathologie chronique la plus fréquente au monde, touchant des centaines de millions de personnes. Le tableau est assez clair : si elle reste marginale chez les jeunes (moins de 10 % des 18-34 ans en France selon l’Inserm), elle devient la norme avec l’âge, affectant plus de deux tiers des plus de 65 ans.
Cette pression trop forte et constante du sang sur les parois des artères n’arrive pas par hasard. Les causes sont multiples, souvent entremêlées : une alimentation trop salée bien sûr, mais aussi l’alcool, le stress, ou encore des problèmes de santé sous-jacents, qu’ils soient rénaux, vasculaires ou hormonaux.
Le sel, ennemi public numéro un
Mais pourquoi le sel est-il si souvent sur le banc des accusés ? Le mécanisme est purement physique. Le sodium qu’il contient agit comme une éponge dans l’organisme : il retient l’eau. Ce surplus de liquide augmente le volume sanguin global, forçant le cœur à pomper plus fort et exerçant une pression accrue sur les artères. C’est la recette parfaite pour une hypertension.
Face à ce constat, les recommandations des autorités sanitaires, comme l’American Heart Association, sont logiques. Il est conseillé de ne pas dépasser 2 300 mg de sodium par jour, et de viser un idéal de 1 500 mg pour les personnes déjà hypertendues. On sous-estime souvent l’impact d’une petite réduction : baisser son apport de seulement 1 000 mg peut déjà faire une différence notable.
Une alternative simple, mais superbement ignorée
Pourtant, une alternative existe : les substituts de sel, souvent à base de potassium, qui miment le goût salé sans les inconvénients du sodium. Le hic ? Quasiment personne n’y pense. L’étude menée par l’UT Southwestern Medical Center de Dallas est formelle : moins de 6 % des adultes américains hypertendus ont adopté ce réflexe.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les habitudes de plus de 37 000 personnes. Ils ont simplement regardé qui utilisait du sel classique, qui se tournait vers les substituts, et qui n’ajoutait tout simplement pas de sel. Les résultats sont sans appel.
Ce que dit l'étude américaine
« Moins de 6 % des adultes américains choisissent ces alternatives », déplore Yinying Wei, doctorante et auteure principale de l’étude. Pour elle, le paradoxe est total : « Elles sont peu coûteuses et peuvent contribuer de façon notable au contrôle de la tension, surtout dans les cas difficiles à traiter ». Le message est clair : un outil efficace est disponible, mais il reste dans l’ombre.
Cette sous-utilisation pose question. Manque d’information de la part des médecins ? Méfiance des consommateurs face à un produit qu’ils connaissent mal ? Ou simple force de l’habitude, le sel de table étant un pilier de nos traditions culinaires ? L’étude n’apporte pas de réponse définitive, mais ouvre une piste de réflexion cruciale pour la prévention.
un geste simple aux bénéfices multiples
Au-delà des chiffres, la question est concrète : qu’a-t-on à y gagner ? Maintenir une pression artérielle saine n’est pas seulement une ligne sur un bilan médical. C’est réduire drastiquement le risque d’accidents cardiovasculaires graves comme l’infarctus ou l’insuffisance cardiaque. C’est aussi, plus simplement, se sentir moins fatigué, moins essoufflé et soulager des maux de tête persistants.
Alors que la médecine cherche des solutions toujours plus complexes, cette étude nous rappelle qu’une partie de la réponse se trouve peut-être déjà dans notre cuisine. Une piste de réflexion, sans doute, pour notre prochaine visite au supermarché.
Selon la source : passeportsante.net