Aller au contenu
Archéologie Histoire Science Société

Des scientifiques découvrent des preuves de « momification par fumée » chez des humains anciens

 Auteur: Mathieu Gagnon
Partagez : facebook icon twitter icon
Des scientifiques découvrent des preuves de « momification par fumée » chez des humains anciens
Crédit: freepik
Quand on pense aux momies, on imagine tout de suite l’Égypte ancienne, ses pyramides et ses pharaons. Et si je vous disais que cette pratique est en réalité beaucoup, beaucoup plus ancienne ? Des archéologues viennent de faire une découverte fascinante en Asie du Sud-Est : une technique de momification par la fumée. Imaginez, au lieu d’utiliser des bandelettes, nos lointains ancêtres préservaient leurs défunts avec de la chaleur et de la fumée, sans jamais utiliser de flammes directes. C’est une révélation qui nous oblige à repenser une partie de notre histoire.

  Une tradition qui traverse les frontières et le temps

Une tradition qui traverse les frontières et le temps
Crédit: freepik
Tout a commencé quand une chercheuse, Hsiao-chun Hung, a remarqué des ressemblances troublantes entre des ossements très anciens découverts au Vietnam et des traditions encore vivantes aujourd’hui dans la région. Ce n’était pas juste un cas isolé. En examinant des dizaines de sépultures de chasseurs-cueilleurs, son équipe a réalisé que cette pratique s’étendait sur plusieurs pays : la Chine, les Philippines, la Thaïlande, et même jusqu’au Japon. C’était donc une tradition profonde, partagée par de nombreux peuples pendant des milliers d’années. Une sorte de savoir-faire funéraire qui se transmettait de génération en génération.

  L'exemple vivant de la Papouasie

L'exemple vivant de la Papouasie
Crédit: freepik
Pour comprendre comment ça marchait, les chercheurs ont eu un coup de chance incroyable. En Papouasie occidentale, au sein de la communauté Dani, cette pratique existe encore ! Ils continuent de préserver leurs morts en les fumant, puis ils gardent les corps de leurs ancêtres à la maison, comme des membres de la famille à part entière. Une chose frappe tout de suite : les corps sont souvent recroquevillés dans une position très serrée, dite « hyper-fléchie ». C’est exactement la même posture que l’on retrouve sur les squelettes vieux de plusieurs millénaires. Cet exemple vivant a permis de faire le lien et de comprendre comment nos ancêtres parvenaient à conserver les corps dans des climats très humides.

  Ce que les os nous racontent vraiment

Ce que les os nous racontent vraiment
Crédit: freepik
Mais comment être sûr qu’il s’agissait bien de fumage et non de crémation ? Les scientifiques ont analysé les os au microscope. Ils cherchaient des preuves d’une exposition à une chaleur douce et prolongée, sur plusieurs semaines, voire des mois. Pas les traces d’un feu violent. Et les résultats sont sans appel : sur les échantillons testés, plus de 9 sur 10 montraient des signes de chauffage à basse température. Le but n’était donc pas de brûler le corps, mais bien de le sécher, de le « cuire » doucement pour le protéger de la décomposition.

  Plus anciennes que les momies d'Égypte !

Plus anciennes que les momies d'Égypte !
Crédit: freepik
Et c’est là que ça devient vraiment impressionnant. Dans une grotte au Vietnam, l’équipe a trouvé une momie fumée vieille de plus de 11 000 ans. Dans une autre grotte non loin, des squelettes préparés de la même manière dataient même de plus de 14 000 ans ! Pour vous donner une idée, c’est bien avant les célèbres momies Chinchorro du Chili (environ 7 000 ans) et ça précède les momies égyptiennes de presque 10 000 ans. On parle d’une pratique qui remonte à la préhistoire, bien avant l’agriculture et les grandes civilisations que l’on connaît.

  Pourquoi fumer les corps sous les tropiques ?

Pourquoi fumer les corps sous les tropiques ?
Crédit: freepik
La question est : pourquoi cette technique ? En fait, c’était une solution très ingénieuse. Dans les climats tropicaux, chauds et humides, un corps se décompose à une vitesse folle. Le fumage permet de faire trois choses essentielles : il sèche les tissus, il ralentit l’activité des bactéries et il repousse les insectes. C’était la meilleure façon de lutter contre le pourrissement. Quant à la position recroquevillée, elle rendait le corps plus compact et donc plus facile à transporter, ce qui était très utile pour des peuples de chasseurs-cueilleurs qui se déplaçaient souvent. Ils pouvaient ainsi emmener leurs ancêtres avec eux.

  Conclusion : Une nouvelle page de notre histoire humaine

Conclusion : Une nouvelle page de notre histoire humaine
Crédit: freepik
Finalement, cette découverte est bien plus qu’une simple curiosité scientifique. Elle nous montre que l’envie de préserver nos morts et de garder un lien avec eux est une préoccupation humaine universelle et très ancienne. On a longtemps cru que la momification était née dans des déserts arides, mais on sait maintenant que les peuples des forêts tropicales avaient eux aussi trouvé leurs propres solutions, tout aussi complexes et chargées de sens. C’est une preuve de l’incroyable capacité d’innovation de nos ancêtres et de leur profond amour pour leur famille, un amour qui a littéralement traversé les âges.

Selon la source : earth.com

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

Plus de contenu