Diabète : une étude montre qu’un dispositif médical permet de réduire le risque de mortalité de 26 % chez certains patients
Auteur: Adam David
Chaque année en France, le diabète emporte des dizaines de milliers de vies, une hécatombe silencieuse que les chiffres peinent à raconter. Mais si une partie de la solution se cachait… la nuit ? Une étude suédoise, présentée récemment lors d’un grand congrès médical européen, pointe un coupable souvent ignoré qui aggrave considérablement le pronostic : l’apnée du sommeil.
Le diabète, une épée de Damoclès sur le cœur
On le sait, le diabète n’est pas qu’une simple affaire de glycémie. C’est une maladie qui use le corps à petit feu, et son terrain de chasse favori, c’est le système cardiovasculaire. Comme le rappelle la Fédération Française des Diabétiques, l’excès de sucre chronique agit comme un poison lent pour les parois des vaisseaux sanguins, les rendant plus rigides et plus fragiles. Résultat ? Le risque d’infarctus ou d’AVC est multiplié par deux, voire quatre. Une véritable épée de Damoclès.
Le complice inattendu : l'apnée du sommeil
Mais voilà qu’un autre acteur entre en scène, un complice inattendu qui partage le même lit que de nombreux patients : l’apnée du sommeil. Ce trouble, caractérisé par des pauses respiratoires durant la nuit, est loin d’être anodin. Or, son association avec le diabète de type 2 est massive, et pourtant dramatiquement sous-estimée. Les chiffres donnent le vertige : entre 50 et 80 % des patients diabétiques en souffriraient, souvent sans même le savoir.
Un cercle vicieux qui coûte des vies
C’est un véritable cercle vicieux. L’apnée du sommeil fatigue le cœur, favorise l’hypertension et aggrave les risques déjà posés par le diabète. Le Dr Jonas Aghome, de l’Université de Linköping en Suède et auteur principal de l’étude, le regrette : ce trouble est ‘souvent non diagnostiqué’ et ‘pas systématiquement pris en compte dans la prise en charge’. Un angle mort thérapeutique qui coûte cher, puisque cette double pathologie augmente de plus de 50 % le risque de maladies cardiovasculaires.
L'étude qui change la donne
L’étude suédoise, dévoilée au congrès de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD), vient justement éclairer cet angle mort. Pendant 14 ans, les chercheurs ont suivi une cohorte impressionnante de plus de 12 000 patients cumulant diabète et apnée du sommeil. Leur conclusion est sans appel. Le simple fait de traiter l’apnée change radicalement la donne.
Une machine pour mieux respirer et... survivre
Le traitement en question est bien connu : il s’agit de la pression positive continue (PPC). Concrètement, c’est une petite machine qui, via un masque porté la nuit, envoie un flux d’air pour maintenir les voies respiratoires ouvertes et garantir une bonne oxygénation. Les résultats sont spectaculaires : chez les patients diabétiques et apnéiques, cet appareil a permis de réduire le risque de mortalité, toutes causes confondues, de 26 %. Un chiffre énorme, qui pourrait se traduire par des milliers de vies sauvées.
dépister pour mieux protéger
Ce n’est donc plus une simple hypothèse. Dépister systématiquement l’apnée du sommeil chez les personnes atteintes d’un diabète de type 2 ne relève plus du confort, mais bien d’une stratégie de survie. Comme le souligne le Dr Agholme, ces résultats ‘soulignent l’importance d’un diagnostic précoce’. Un simple test du sommeil pourrait, demain, changer le destin de très nombreux patients qui s’ignorent encore.
Selon la source : medisite.fr