Des scientifiques mettent au point une méthode rapide pour détecter des extraterrestres — ils pourraient se trouver sur cette exoplanète
Auteur: Mathieu Gagnon
C’est la grande question qui nous trotte dans la tête depuis la nuit des temps. L’écrivain Arthur C. Clarke disait qu’il y a deux possibilités : soit nous sommes seuls, soit nous ne le sommes pas. Et que les deux sont tout aussi effrayantes. C’est peut-être cette peur, ou cette curiosité, qui nous pousse à regarder le ciel avec des télescopes de plus en plus puissants.
Depuis Noël 2021, on a un nouvel œil dans l’espace, un bijou de technologie gros comme un bus qui s’appelle le Télescope Spatial James Webb (JWST). Il est là-haut, à plus d’un million de kilomètres, et il peut voir des choses incroyablement lointaines. Récemment, des chercheurs ont proposé une nouvelle façon de s’en servir pour, qui sait, trouver des traces de vie en dehors de notre bonne vieille Terre.
Un gaz étrange comme carte de visite
Pour chercher la vie, les scientifiques ne cherchent pas des petits bonshommes verts. Ils cherchent ce qu’on appelle des « biosignatures ». Pour faire simple, ce sont des indices, des preuves de vie. Ça peut être une molécule, un gaz, n’importe quoi qui, sur Terre, est produit par des êtres vivants.
La nouvelle idée, c’est de se concentrer sur un type de gaz bien particulier : les halogénures de méthyle. Ce nom a l’air compliqué, mais ce sont juste des gaz que, chez nous, des champignons, des algues ou des bactéries produisent. Les chercheurs se disent que si on trouve ces gaz sur une autre planète, ça pourrait bien être un signe de vie.
Pourquoi chercher sur des planètes si différentes de la nôtre ?
On pourrait se dire : « Mais pourquoi ne pas chercher sur des planètes qui ressemblent à la Terre ? ». C’est une bonne question. Le problème, c’est que ces planètes « jumelles » sont souvent petites et peu lumineuses. Pour notre télescope James Webb, même s’il est très puissant, c’est très difficile d’analyser leur atmosphère. Détecter de l’oxygène, par exemple, est mission quasi impossible avec la technologie actuelle.
Alors, les scientifiques ont une autre stratégie. Ils visent des planètes plus grosses, qu’on appelle des mondes « Hycéens ». Ce sont des planètes qui seraient recouvertes d’océans immenses, sous une épaisse atmosphère d’hydrogène. Comme elles sont plus grandes, le signal qu’elles nous envoient est beaucoup plus clair, beaucoup plus facile à lire pour le télescope. C’est un peu comme essayer de lire un livre écrit en tout petit ou un livre avec de grosses lettres. On choisit les grosses lettres !
Une planète en particulier attire l'attention : K2-18b
Les chercheurs ont déjà des candidates en tête. L’une d’elles s’appelle K2-18b. Ils ont fait des simulations par ordinateur et le résultat est assez incroyable. Ils ont calculé que si ce fameux gaz (le chlorure de méthyle, un type d’halogénure de méthyle) était présent sur K2-18b, le télescope James Webb pourrait le détecter en seulement 13 heures d’observation.
C’est extrêmement rapide ! Avant, pour chercher d’autres signes de vie, il fallait des centaines d’heures. C’est donc un gain de temps et d’argent énorme.
Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de K2-18b. Des scientifiques avaient cru y détecter un autre gaz produit par le vivant, mais d’autres chercheurs n’étaient pas d’accord. Cette nouvelle méthode avec les halogénures de méthyle redonne donc de l’espoir pour cette planète intrigante.
Attention, on ne parle pas d'extraterrestres intelligents
Calmons tout de suite notre imagination. Si on trouve quelque chose, ce ne sera probablement pas E.T. ou des créatures sorties d’un film. Les scientifiques s’attendent plutôt à trouver des formes de vie très simples, comme des microbes ou des bactéries.
D’ailleurs, ces microbes seraient très différents de ce qu’on connaît. Ils n’auraient probablement pas besoin d’oxygène pour vivre. Ils seraient adaptés à un monde complètement différent du nôtre. On ne peut même pas imaginer à quoi ils ressembleraient, mais on sait que ces gaz pourraient être un « déchet » de leur métabolisme, un peu comme nous expirons du dioxyde de carbone.
Et si on trouve ce gaz, qu'est-ce que ça change ?
Trouver ce gaz serait une découverte absolument énorme. Si on le détecte sur plusieurs planètes, cela pourrait vouloir dire que la vie microbienne est en fait assez courante dans l’univers. Ça changerait complètement notre vision de la vie et de ses origines.
Bien sûr, il faut rester prudent. Les équipes de la NASA qui gèrent le télescope le disent elles-mêmes : un seul indice ne suffit pas. Si on trouve ce gaz, il faudra faire beaucoup d’autres études pour être sûr que ça vient bien de la vie et pas d’un processus géologique ou chimique bizarre qu’on ne connaît pas encore. Il faudra plusieurs preuves qui vont dans le même sens pour pouvoir crier victoire.
Conclusion : La recherche continue, plus passionnante que jamais
Alors, avons-nous trouvé la vie ailleurs ? Pas encore. Mais cette nouvelle méthode est une piste très prometteuse. C’est un nouvel outil, plus rapide et peut-être plus efficace, dans notre grande quête.
Même si on ne trouve rien sur K2-18b, ce ne sera pas un échec. Chaque observation, même négative, nous apprend quelque chose et nous aide à mieux chercher la prochaine fois. La possibilité de trouver la vie est toujours là, une simple possibilité. Mais c’est cette possibilité qui rend l’exploration de l’univers si passionnante. Le voyage ne fait que commencer.
Selon la source : popularmechanics.com