Des médicaments courants contre les brûlures d’estomac seraient liés à la démence, selon des scientifiques
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une nouvelle qui a de quoi inquiéter des millions de personnes. Des médicaments extrêmement courants, utilisés par de nombreuses personnes pour soulager les brûlures d’estomac et le reflux acide, pourraient être liés à un risque accru de démence.
Les brûlures d'estomac : un problème très répandu
Le reflux acide, c’est quand l’acide de l’estomac remonte dans l’œsophage. Cela provoque cette sensation de brûlure désagréable que l’on appelle les brûlures d’estomac. Quand ce problème devient chronique, on parle de reflux gastro-œsophagien (RGO). C’est un problème très fréquent : on estime que près d’un Américain sur cinq en souffre, et plus de 40 % de la population britannique ressent des brûlures d’estomac régulières. S’il n’est pas traité, le RGO peut entraîner des complications graves.
Les IPP : des médicaments très efficaces, mais pas sans risques
Pour traiter ce problème, les médecins prescrivent très souvent des IPP (oméprazole, lansoprazole, etc.). Ces médicaments sont très efficaces car ils bloquent la production d’acide dans l’estomac. Mais leur utilisation prolongée n’est pas sans risque. Des études antérieures avaient déjà lié leur utilisation à long terme à un risque plus élevé de maladies rénales, de fractures osseuses et même de décès prématuré. Cette nouvelle étude sur la démence vient donc ajouter une nouvelle pièce au dossier.
La nouvelle étude : un lien avec la démence
La dernière étude, publiée dans la revue *Neurology* par une équipe de l’Université du Minnesota, a suivi plus de 5 700 personnes de 45 ans et plus, pendant environ 5 ans et demi. Aucun des participants n’avait de démence au début de l’étude. Les chercheurs ont soigneusement noté qui prenait des IPP et pendant combien de temps.
Les résultats : +33 % de risque pour les utilisateurs de longue durée
Les résultats sont frappants. Les chercheurs ont comparé les participants en fonction de la durée de leur traitement. Et ils ont découvert que ceux qui avaient pris des IPP pendant plus de 4,4 ans avaient un risque de développer une démence 33 % plus élevé que ceux qui n’en avaient jamais pris. En revanche, une utilisation à court terme ne montrait pas d’augmentation du risque.
Attention : une association n'est pas une preuve
Il est très important de rester prudent. Les chercheurs eux-mêmes insistent sur ce point : leur étude montre une association, pas une preuve de cause à effet. Cela signifie qu’il est possible que les personnes qui prennent des IPP pendant longtemps aient aussi d’autres problèmes de santé qui, eux, augmentent le risque de démence. On ne peut pas affirmer à 100 % que c’est le médicament qui est la cause directe.
Que faire ? Ne pas paniquer et parler à son médecin
Le message des experts est clair : il ne faut surtout pas arrêter son traitement brutalement sans en parler à son médecin, car cela pourrait aggraver les symptômes. Mais cette étude est une bonne occasion d’avoir une discussion avec lui pour évaluer les risques et les bénéfices, et voir s’il existe des alternatives.
Des alternatives simples pour réduire le besoin de médicaments
Souvent, des changements simples dans le mode de vie peuvent considérablement réduire le reflux acide et le besoin de médicaments :
- Perdre du poids en cas de surpoids.
- Éviter de manger de gros repas le soir.
- Limiter l’alcool et le café.
- Surélever la tête du lit pour dormir.
Ces petits gestes peuvent faire une grande différence.
Conclusion : un rappel à la prudence sur les traitements au long cours
Selon la source : healthline.com