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Alimentation Bien-être Société

L’élevage de poulets figure parmi les plus grandes sources de souffrance animale de l’histoire

 Auteur: Mathieu Gagnon
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L’élevage de poulets figure parmi les plus grandes sources de souffrance animale de l’histoire
Crédit: freepik
On a tous vu ces poulets rôtis à prix cassé dans les supermarchés, ou ces barquettes de filets qui ne coûtent presque rien. C’est devenu tellement normal, le poulet est la viande la plus populaire sur nos tables. Mais derrière ce prix alléchant, il y a une histoire que peu de gens connaissent vraiment. Une histoire de souffrance, en fait.De nouvelles études menées par des chercheurs très sérieux nous ouvrent les yeux sur ce qui est peut-être l’une des plus grandes cruautés organisées par l’homme envers les animaux. Et le plus fou dans tout ça, c’est qu’on pourrait changer les choses pour presque rien.

  Le revers de la médaille : des poulets qui grandissent trop vite

Le revers de la médaille : des poulets qui grandissent trop vite
Crédit: freepik
Au cours des dernières décennies, on a sélectionné les poulets pour qu’ils grossissent à une vitesse folle. C’est une question de rentabilité, bien sûr. Le résultat ? Une viande bon marché, partout. Rien qu’en France, on parle de presque 700 millions de poulets abattus chaque année.Mais pour ces animaux, cette croissance éclair est une véritable torture. Imaginez un enfant qui grandirait si vite que ses propres jambes ne pourraient plus le porter. C’est un peu ce qui leur arrive. Leurs corps ne suivent pas. Ils souffrent de problèmes terribles : stress thermique parce qu’ils ont toujours trop chaud, insuffisance cardiaque car leur cœur n’arrive pas à suivre, et souvent une boiterie sévère. Parfois, la douleur est telle qu’ils ne peuvent même plus se lever pour aller manger ou boire, et ils se laissent mourir. C’est une vie de misère, courte et douloureuse.

  Mettre des chiffres sur la douleur

Mettre des chiffres sur la douleur
Crédit: freepik
Pour que l’on comprenne bien, des scientifiques ont essayé de calculer cette souffrance. C’est un peu technique, mais l’idée est simple. Un poulet d’élevage vit en moyenne 1 100 heures, soit environ 45 jours. C’est très court.Sur cette courte vie, les chercheurs estiment qu’ils passent près de 700 heures à souffrir, à différents niveaux. Ça va de la petite gêne à une douleur carrément insupportable qui les empêche de bouger. Une des chercheuses, Kate Hartcher, pose une bonne question : « On a bien le prix des produits et leur empreinte carbone pour la planète. Alors pourquoi pas une ’empreinte de bien-être’ pour les animaux ? » Ça fait réfléchir, n’est-ce pas ?

  Une solution pourtant simple existe

Une solution pourtant simple existe
Crédit: freepik
Heureusement, tout n’est pas noir. Il existerait une solution assez simple pour améliorer grandement la vie de ces poulets : choisir des races qui grandissent plus lentement. Des poulets qui grandissent à un rythme plus naturel, comme avant.Des associations se battent pour ça depuis des années. Elles demandent aussi qu’on leur donne un peu plus d’espace et qu’on les abatte de manière plus respectueuse. Selon les études, juste en changeant de race, on pourrait leur éviter des dizaines d’heures de douleur intense. Pourtant, beaucoup d’industriels freinent des quatre fers. La raison ? L’argent, bien sûr. Un poulet qui grandit plus lentement coûte un peu plus cher à nourrir et à loger.

  Combien ça coûterait, vraiment ?

Combien ça coûterait, vraiment ?
Crédit: freepik
Et c’est là que l’étude devient vraiment intéressante. Les chercheurs ont calculé le surcoût. Et franchement, c’est presque rien. Pour passer à des poulets qui souffrent moins, cela coûterait au producteur moins de 80 centimes d’euros de plus par kilo de viande.Quand on y pense, c’est dérisoire. Moins que le prix d’un café pour éviter des heures de souffrance à un être vivant. Ça remet les choses en perspective. Le bien-être de millions d’animaux ne vaut-il pas cet effort minime ?

  Le hic : l'impact sur la planète

Le hic : l'impact sur la planète
Crédit: freepik
Mais voilà, il y a un « mais ». L’industrie du poulet a un autre argument : l’environnement. Le raisonnement est le suivant : si les poulets sont plus petits et grandissent plus lentement, il en faudra beaucoup plus pour produire la même quantité de viande pour tout le monde. On parle de presque 50% de poulets en plus !Et qui dit plus de poulets, dit plus de terrains pour les élever et pour cultiver leur nourriture, plus d’eau, plus de pesticides… et donc, au final, une augmentation des gaz à effet de serre qui réchauffent la planète. C’est un vrai casse-tête. On se retrouve coincé entre la souffrance animale et la protection de l’environnement.

  Le vrai dilemme sur notre table

Le vrai dilemme sur notre table
Crédit: freepik
Alors, que faire ? C’est le grand dilemme. Vaut-il mieux avoir moins de poulets qui souffrent énormément, ou plus de poulets qui souffrent un peu moins mais qui polluent davantage ? C’est une question difficile.La plupart des défenseurs des animaux, et même certains écologistes, proposent une troisième voie. Une solution de bon sens, finalement : manger moins de viande, mais de meilleure qualité. Plutôt que du poulet tous les jours, peut-être en manger deux fois par semaine, mais en choisissant un poulet qui a eu une vie décente. Ça coûterait peut-être un peu plus cher sur le moment, mais on ferait d’une pierre deux coups : moins de souffrance et moins d’impact sur la planète.

  Conclusion : Un choix plus humain est possible

Conclusion : Un choix plus humain est possible
Crédit: freepik
Au final, il n’y a sans doute pas de solution parfaite qui règle tout d’un coup de baguette magique. La vie est souvent une affaire de compromis. Mais ce qui est nouveau, c’est qu’aujourd’hui, grâce à ces recherches, on a les cartes en main.On ne peut plus dire qu’on ne savait pas. Les entreprises et les politiques peuvent maintenant prendre leurs décisions en connaissance de cause, en pesant le pour et le contre entre le prix, l’environnement et, enfin, la souffrance animale. L’important, c’est peut-être simplement de ne plus fermer les yeux. De savoir ce qu’il y a dans notre assiette, et de faire des choix un peu plus conscients. Un peu plus humains, tout simplement.

Selon la source : slate.fr

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