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Népal : Comment la jeunesse a fait tomber le gouvernement grâce aux réseaux sociaux

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Népal : Comment la jeunesse a fait tomber le gouvernement grâce aux réseaux sociaux
Crédit: freepik
Imaginez des milliers de jeunes, très en colère contre leur gouvernement. C’est ce qui s’est passé au Népal. Tout a commencé quand le gouvernement a décidé de couper les réseaux sociaux, comme Facebook ou TikTok, pensant pouvoir calmer les esprits. Grave erreur. Au lieu de les faire taire, ça a déclenché une véritable révolution menée par ceux qu’on appelle la « Génération Z », les jeunes nés entre 1997 et 2012. Cet événement a complètement changé la face de la politique népalaise.

  Ce qu'ils demandaient : trois choses très claires

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Crédit: freepik
Ces jeunes n’étaient pas dans la rue pour rien. Leurs demandes étaient simples et directes. Premièrement, ils voulaient en finir avec la corruption qui ronge le pays. Deuxièmement, ils exigeaient l’arrêt du népotisme, ce système de « piston » où les politiciens donnent les meilleurs postes à leur famille et à leurs amis. Enfin, ils réclamaient une réforme complète du système politique.Leur mouvement a été si puissant qu’il a forcé le Premier ministre de l’époque, K.P. Sharma Oli, à démissionner, ainsi que plusieurs de ses ministres. Une nouvelle Première ministre par intérim, Sushila Karki, a été nommée, ce qui a permis de calmer un peu les choses.

  Pourquoi cette colère est-elle si différente ?

Pourquoi cette colère est-elle si différente ?
Crédit: freepik
Ce qui rend cette protestation unique, c’est d’abord qu’elle a été menée par les plus jeunes. Et surtout, leur arme principale, c’était les réseaux sociaux. C’est là qu’ils s’organisaient, qu’ils partageaient leurs idées et montraient leur colère.Leur frustration venait d’un constat simple : pendant que les jeunes de la classe ouvrière luttent pour se nourrir, se loger, trouver un travail ou se soigner, ils voyaient les enfants et petits-enfants des politiciens vivre dans un luxe insolent. Les jeunes manifestants ont donc exigé de savoir d’où venait l’argent de ces politiciens richissimes et ont demandé des enquêtes approfondies.

  Le fossé entre une jeunesse qui peine et des élites qui s'affichent

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Crédit: freepik
Pour bien comprendre, il faut savoir que le Népal est un pays qui souffre depuis longtemps de la pauvreté. Le chômage des jeunes de 15 à 24 ans atteint un chiffre alarmant de 20,82 %, et ça ne cesse d’augmenter. La situation est si difficile que chaque jour, plus de 1 500 adultes quittent le pays pour trouver du travail à l’étranger.D’ailleurs, près d’un quart de la richesse du Népal provient de l’argent que ces travailleurs envoient à leur famille. Ces parents prennent des jobs dangereux et mal payés, et parfois y laissent la vie. Pendant ce temps, les jeunes voyaient les enfants des politiciens, qu’ils surnommaient les #NepoBabies (les « bébés du piston »), s’afficher sur internet avec des sacs Louis Vuitton et des vacances de rêve. La colère est vite montée, on peut l’imaginer.

  Comment les jeunes ont utilisé internet comme une arme

Comment les jeunes ont utilisé internet comme une arme
Crédit: freepik
Leur stratégie était redoutable. Des jeunes ont passé au peigne fin les comptes Instagram, TikTok et Facebook des enfants des politiciens. Ils ont ensuite partagé massivement les photos et vidéos de leur vie de luxe : vacances en Europe, shopping chez Gucci, Prada, Cartier, photos dans des propriétés valant des milliards…Ils ont accompagné ces images de mots-clés comme #Nepobaby, #Corruption ou #NepoKids. Ça a fait un buzz énorme. En parallèle, des vidéos courtes expliquant la corruption, les inégalités et la pauvreté sont devenues virales. C’est ce qui a convaincu des milliers d’autres jeunes de rejoindre le mouvement.

  L'interdiction des réseaux sociaux, l'étincelle qui a tout enflammé

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Crédit: freepik
Au début, les protestations étaient pacifiques et se déroulaient surtout en ligne. Mais le gouvernement, en voulant bien faire (ou pas), a tout fait basculer en interdisant les réseaux sociaux. Pour cette génération, c’était une déclaration de guerre, une tentative de les museler.Alors, ils sont passés des écrans à la rue. Les manifestations sont devenues un champ de bataille. La police a tiré, tuant 19 étudiants le premier jour. Le bilan final est tragique : 72 jeunes manifestants ont perdu la vie. En réponse, la colère a explosé, et des bâtiments du gouvernement, des banques et des maisons de politiciens ont été incendiés.

  Et maintenant ? un nouvel espoir pour le Népal

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Face à ce chaos, le Premier ministre a démissionné le 9 septembre. Après de longues discussions entre le chef de l’armée, le président du Népal et le leader des jeunes, Sudan Gurung, une solution a été trouvée : un gouvernement par intérim de six mois a été formé. Et pour la première fois dans l’histoire du pays, c’est une femme, Sushila Karki, qui a été nommée Première ministre.Les priorités de ce nouveau gouvernement sont claires : organiser des élections en mars 2026, s’attaquer de front à la corruption, et surtout, enquêter sur la mort des jeunes manifestants et sur toutes les destructions qui ont eu lieu.

  Conclusion : Ce que l'histoire du Népal nous apprend

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Crédit: freepik
Cette histoire incroyable nous montre la force que peut avoir la jeunesse quand elle s’unit. Elle nous rappelle aussi que les réseaux sociaux sont un outil à double tranchant. Ils peuvent donner une voix à ceux qu’on n’entend jamais et aider à construire un monde meilleur. Mais ils peuvent aussi faire que les choses dégénèrent très vite.Ce qui est certain, c’est que le mouvement au Népal, comme d’autres dans le monde (#BlackLivesMatter, #MeToo), nous prouve qu’aujourd’hui, un simple mot-clé partagé des millions de fois peut être bien plus puissant qu’un discours politique.

Selon la source : theconversation.com

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