La vérité sur les figues : Y a-t-il vraiment une guêpe morte à l’intérieur ?

En des termes plus simples, c’est un échange de bons procédés : l’arbre a besoin de la guêpe pour transporter son pollen et faire des fruits, et de son côté, la guêpe a besoin de la figue pour pouvoir se reproduire. Chacun y trouve son compte. C’est un peu comme un vieux couple, ils ne peuvent pas vraiment vivre l’un sans l’autre.

Pour que ces fleurs soient fécondées, une guêpe femelle doit entrer par un tout petit trou. C’est une mission assez périlleuse, vous vous en doutez. L’entrée est si étroite qu’elle y laisse souvent ses ailes et ses antennes. Et oui, parfois, elle ne peut plus du tout ressortir et finit par mourir à l’intérieur. C’est de là que vient toute l’histoire.

La grande majorité des figues que vous trouvez au supermarché, comme les Figues Mission ou les Figues Noires de Turquie, sont d’une variété qui n’a même pas besoin de guêpe pour mûrir. On dit qu’elles sont « parthénocarpiques ». C’est un mot un peu compliqué pour dire qu’elles se débrouillent toutes seules, sans l’aide de personne. Pas de pollinisation, donc… pas de guêpe à l’intérieur.

Pour celles-là, oui, il est possible qu’une guêpe soit entrée et y soit restée. Mais même dans ce cas, ce n’est pas systématique, et surtout, il y a un autre détail très important à connaître.

La figue, en mûrissant, produit une enzyme spéciale (une protéine qui accélère les réactions chimiques) qui va tout simplement dissoudre et digérer entièrement le corps de la guêpe. Il ne reste absolument plus rien ! Ce que vous sentez parfois croquer agréablement sous la dent, ce sont simplement les nombreuses petites graines du fruit, et rien d’autre. Vous pouvez respirer.

C’est là qu’elle dépose ses œufs. Les petits naissent, grandissent, et les mâles et femelles s’accouplent à l’intérieur même de la figue. Le destin des mâles est un peu triste : après avoir creusé un tunnel pour que les femelles puissent sortir, ils meurent sur place. Les femelles, elles, partent chargées de pollen, prêtes à recommencer le cycle. C’est un peu brutal, je vous l’accorde, mais c’est la nature.

C’est juste un exemple incroyable de la façon dont la nature fonctionne, avec ses collaborations parfois étranges mais toujours efficaces. Alors la prochaine fois que vous dégusterez une figue, pensez-y avec curiosité, mais surtout, régalez-vous sans aucune arrière-pensée.