Ils nous font de l’œil dans les rayons frais, parés de leurs emballages épurés et de leurs slogans prometteurs. Les yaourts « 0 % » ou « allégés » sont devenus les alliés de ceux qui cherchent à concilier gourmandise et ligne. Mais que se cache-t-il vraiment derrière cette image de produit sain ? La réalité, souvent, est bien plus complexe qu’une simple soustraction de matières grasses.
Le mirage du 'moins gras'
Sur le papier, la promesse est tenue. Un yaourt est dit « allégé » s’il contient moins de 3 g de lipides pour 100 g, et « 0 % » s’il passe sous la barre des 0,15 g. La différence n’est pourtant pas si spectaculaire quand on compare avec un yaourt nature classique, qui oscille autour de 3,5 à 4,4 g de lipides. Une différence minime, mais qui va pourtant coûter cher à la recette originale du produit.
Quand la chimie s'invite au dessert
Car en retirant le gras, on retire aussi une bonne partie du goût et de l’onctuosité. Pour compenser, les industriels sortent l’artillerie lourde : édulcorants pour le sucre, arômes artificiels pour la saveur, et surtout des épaississants et gélifiants (gomme de guar, pectine, amidon modifié de maïs…) pour retrouver une texture agréable en bouche. On se retrouve alors avec une liste d’ingrédients qui peut facilement atteindre la dizaine de composants, là où un bon yaourt nature se contente de deux : du lait et des ferments lactiques. Point final.
L'effet boomerang sur notre appétit
Penser se faire du bien avec un produit allégé pourrait même être contre-productif. C’est ce que suggère la diététicienne-nutritionniste Sandra Ferreira, qui rappelle un mécanisme simple : « le corps finit toujours par réclamer du gras ailleurs ». En clair, le cerveau, leurré par un produit qui n’apporte pas la satiété attendue, pourrait nous pousser à compenser plus tard, sur un autre aliment. C’est un peu le serpent qui se mord la queue, où la quête de légèreté peut paradoxalement mener à une surconsommation globale.
Le piège bien réel du goût sucré
L’autre problème de ces recettes transformées, c’est le sucre. Ou plutôt, son absence remplacée par des édulcorants intenses. Si leur sécurité est encadrée par les autorités sanitaires, leur consommation n’est pas neutre. Elle entretient notre appétence pour le goût sucré, habituant notre palais à des saveurs fortes qui rendent ensuite les aliments naturellement peu sucrés, comme un fruit, bien plus fades. On pense faire un choix santé, mais on entretient en réalité une dépendance au sucre.
le bon sens au bout de la cuillère
Alors, que faire face à ce rayon qui déborde de promesses ? La réponse est sans doute moins dans le marketing que dans le bon sens. Un yaourt nature, qu’il soit au lait entier ou demi-écrémé, reste une base saine, riche en calcium et en probiotiques. L’astuce est simple : lisez les étiquettes. Plus la liste d’ingrédients est courte, plus vous vous rapprochez d’un produit authentique. Rien ne vous empêche ensuite de l’agrémenter vous-même avec un peu de miel, des fruits frais ou une pincée de cannelle. Un geste simple qui redonne le contrôle sur ce que l’on mange vraiment.
Selon la source : passeportsante.net