Des crabes violets rares dignes d’une princesse observés en Thaïlande

Imaginez un petit bijou vivant, avec une carapace d’un violet profond et brillant. C’est le Crabe Princesse Violet, aussi appelé crabe « Sirindhorn » ou crabe panda. Il ne mesure qu’environ 2,5 centimètres, soit la taille d’un trombone. En plus de son violet éclatant, il porte souvent des marques rouges, noires et blanches, qui rappellent un peu le pelage d’un panda. On le voit si rarement qu’il peut passer des années sans être signalé. Il aime se cacher sous les feuilles mortes dans la forêt ou près des cours d’eau douce, bien à l’ombre.

Un crabe si spécial méritait un nom à sa hauteur. Il a été baptisé « Sirindhorn » en l’honneur de la Princesse Maha Chakri Sirindhorn de Thaïlande, une personnalité très aimée dans son pays pour son engagement humanitaire et sa simplicité. Ce n’est d’ailleurs pas le premier animal à recevoir cet honneur : il existe aussi un oiseau, une crevette et même un dinosaure qui portent son nom ! Ce baptême a eu lieu pour marquer sa présence à l’inauguration du Muséum d’Histoire Naturelle de l’Université de Chulalongkorn en 1988.

Mais ce petit crabe a un rôle bien plus important que d’être simplement joli. C’est ce qu’on appelle une « espèce indicatrice ». En gros, sa simple présence est un signe que son environnement est en bonne santé et que l’écosystème est équilibré. Comme il est très sensible aux changements et à la pollution, le fait de le voir signifie que tout va bien dans sa maison, le parc national de Kaeng Krachan.

C’est un peu comme des choses que l’on connaît bien à la maison. Par exemple, si vous trouvez des cafards ou des poissons d’argent, c’est souvent le signe d’un problème d’humidité. Dans le jardin, la présence de certaines mauvaises herbes peut indiquer si la terre est trop tassée ou trop acide. Dans la nature, c’est pareil : les éphémères, ces insectes qui vivent près de l’eau, sont très sensibles à la pollution aquatique. Si vous en voyez beaucoup, c’est que la rivière est propre. Le Crabe Princesse Violet, c’est la même idée, mais pour la forêt.

Et justement, la maison du crabe princesse est un endroit exceptionnel. Il vit dans le parc national de Kaeng Krachan, qui n’est rien de moins qu’un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est une distinction qui le place au même rang que les Pyramides d’Égypte, le Taj Mahal ou le parc de Yellowstone aux États-Unis. Ce classement vise à protéger sa faune et sa flore uniques au monde.

Notre petit crabe violet n’est pas le seul trésor de ce parc. Il partage son habitat avec de nombreuses autres créatures rares et menacées, comme le crocodile du Siam, le chien sauvage d’Asie et les éléphants d’Asie. Le parc abrite six types de forêts différentes, ce qui explique cette incroyable biodiversité. C’est un lieu très prisé des amoureux de la nature qui viennent pour randonner, camper et observer les oiseaux et les papillons.

Les photos que nous voyons ont été prises juste avant la fermeture saisonnière du parc. Cette pause est essentielle pour laisser la nature respirer et permettre aux écosystèmes de se régénérer sans être dérangés par les visiteurs. C’est vital pour la survie du petit crabe et de toutes les autres espèces vulnérables qui vivent ici. Si le parc continue de prospérer, peut-être que d’autres « bonnes nouvelles » sous forme d’espèces indicatrices apparaîtront.

Et chose incroyable, notre crabe princesse n’est pas le seul crabe violet au monde ! En 2012, des scientifiques ont découvert aux Philippines quatre nouvelles espèces de crabes d’eau douce, dont l’une, l’Insulamon palawanense, arbore une carapace violette éclatante et des pinces rouges. Il est unique au monde et ne vit que sur l’île de Palawan. Malheureusement, lui et son habitat sont menacés par des projets miniers dans la région, ce qui montre à quel point ces petites merveilles sont fragiles.

Cette petite créature violette est bien plus qu’une simple curiosité de la nature. Elle nous rappelle deux choses importantes. D’abord, que notre planète regorge encore de merveilles cachées qui ne demandent qu’à être découvertes. Et ensuite, que ces petites créatures sont souvent les gardiennes de la santé de nos écosystèmes. Les observer et les protéger, c’est aussi prendre soin de notre propre environnement. Un petit bijou qui nous en dit long sur la santé de notre planète.

Selon la source : ndtv.com