Jane Goodall, la femme qui a changé à jamais notre regard sur les animaux, est décédée à 91 ans
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une immense figure de la science et de la défense de la nature qui vient de nous quitter. Jane Goodall, la célèbre primatologue dont les travaux sur les chimpanzés ont révolutionné notre compréhension du monde animal, et de nous-mêmes, est décédée à l’âge de 91 ans. De son enfance émerveillée dans son jardin anglais à son statut d’icône mondiale et de Messagère de la Paix des Nations Unies, elle a conservé toute sa vie une curiosité et un optimisme d’enfant, nous rappelant sans cesse que chacun de nous a le pouvoir de changer le monde.
La 'douce perturbatrice' qui a bousculé la science
Jane Goodall était une ‘douce perturbatrice’. Sans jamais être agressive, elle a complètement bouleversé les codes de la science de son époque. Arrivée en Tanzanie en 1957, à 23 ans, sans aucune formation scientifique, elle a été choisie par le célèbre anthropologue Louis Leakey précisément pour cette raison. Il voulait quelqu’un avec un ‘esprit complètement ouvert’, et il pensait qu’une femme serait plus patiente et perspicace. Il n’a pas eu tort.
La découverte qui a tout changé : les chimpanzés fabriquent des outils
Sa découverte la plus célèbre, celle qui a fait l’effet d’une bombe, est d’avoir observé des chimpanzés utilisant des brindilles pour ‘pêcher’ des termites dans leur nid. C’était la première fois que l’on voyait un animal, autre que l’homme, non seulement utiliser un outil, mais aussi le fabriquer. Cette observation a forcé les scientifiques à redéfinir ce qui faisait la spécificité de l’être humain. La fameuse phrase de Louis Leakey est restée dans l’histoire : ‘Maintenant, nous devons redéfinir l’outil, redéfinir l’Homme, ou accepter les chimpanzés comme des humains’.
Une nouvelle façon de voir les animaux
Jane Goodall a aussi été une pionnière en parlant des animaux comme des individus, avec des émotions, des personnalités et des cultures. À une époque où les scientifiques numérotaient leurs sujets d’étude, elle a osé donner des noms aux chimpanzés qu’elle observait, ce qui lui a valu les moqueries de ses pairs. Elle a été la première à décrire des comportements complexes, comme une véritable ‘guerre’ de quatre ans entre deux clans de chimpanzés.
Crédit image : Jane_Goodall
Une source d'inspiration pour des générations
Au-delà de ses découvertes, Jane Goodall a été une incroyable source d’inspiration. Mireya Mayor, l’auteure de cet hommage et elle-même primatologue, raconte : ‘Quand j’étais une jeune femme de 23 ans sans formation scientifique, j’ai regardé le travail de Goodall et je me suis dit que moi aussi, je pouvais être comme elle’. C’est ce pouvoir d’inspirer les autres, et surtout les jeunes, qui était l’un de ses plus grands dons.
Une conteuse hors pair au service de la planète
Elle était aussi une conteuse extraordinaire. Elle savait, avec des mots simples et des images fortes, partager ses histoires sur l’intelligence et la sensibilité des animaux. Elle a inspiré des dirigeants mondiaux, des célébrités, des scientifiques, mais a surtout touché le cœur de millions d’enfants à travers son programme ‘Roots & Shoots’, qui éduque les jeunes à la protection de l’environnement dans plus de 60 pays.
Son message le plus important : 'Le plus grand danger, c'est l'apathie'
Parmi toutes les leçons qu’elle nous a laissées, il y en a une qui résonne particulièrement aujourd’hui. ‘Le plus grand danger pour notre avenir est notre apathie‘, disait-elle. ‘Chacun de nous doit prendre la responsabilité de sa propre vie, et par-dessus tout, montrer du respect et de l’amour pour les êtres vivants qui nous entourent, et surtout les uns pour les autres’. Une notion radicale, comme le dit l’auteure, mais essentielle.
crédit image : Jane_Goodall
Conclusion : un héritage immense
Selon la source : theconversation.com
Crédit : CC BY-ND