Arnaque au faux accrochage : les automobilistes isolés sont les plus visés, voici comment éviter le piège cet été

Auteur: Adam David

2025-10-03 09:25:17

Partagez :

Crédit: freepik

Le soleil, les routes de campagne plus calmes, l’esprit déjà un peu en vacances… Le décor est planté. C’est précisément dans cette atmosphère de quiétude estivale que certains automobilistes, souvent seuls à bord, se retrouvent pris dans un piège bien ficelé : l’arnaque au faux accrochage. Une escroquerie qui joue sur la surprise et la pression pour vous délester de plusieurs centaines d’euros.

Un scénario bien rodé

Tout commence souvent de la même manière. Vous roulez tranquillement lorsque des appels de phares insistants vous incitent à vous ranger. Le conducteur de l’autre véhicule, presque toujours accompagné d’un complice, vous aborde alors avec aplomb. Il vous accuse d’avoir heurté sa voiture, généralement au niveau du rétroviseur ou de l’aile, lors d’un dépassement ou d’une manœuvre. La mise en scène est si convaincante, avec des dégâts souvent déjà présents sur leur véhicule, que le doute s’installe vite dans l’esprit de la victime.

Les cibles ne sont pas choisies au hasard. Les malfaiteurs jettent leur dévolu sur des personnes seules, de préférence âgées, jugées plus vulnérables à l’intimidation. Le choix du lieu n’est pas anodin non plus : une route peu fréquentée où les témoins potentiels se font rares.

L'étau psychologique se resserre

Une fois le contact établi, la mécanique de l’arnaque s’accélère. L’un des escrocs se montre conciliant et propose de régler l’affaire « à l’amiable » pour éviter un constat, synonyme selon lui de malus et de tracas administratifs. Pour paraître crédible, il simule un appel à son assureur – qui n’est autre que son complice au bout du fil. Ce dernier va alors confirmer une estimation des réparations volontairement gonflée, ajoutant une couche de pression sur la victime.

L’objectif est simple : vous faire paniquer et vous pousser à payer immédiatement, en liquide. Dans certains cas rapportés en Suisse, les escrocs n’hésitent pas à accompagner leur victime jusqu’au distributeur le plus proche. Un signal d’alarme qui ne trompe pas, comme le résume le journal 24 heures : « S’il fait cela, il n’y a pas trop de doute à avoir, ce sera un arnaqueur. »

Une méthode qualifiée de « particulièrement rodée »

Ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas d’improvisation. La gendarmerie du Cantal, qui a récemment alerté sur ce phénomène, qualifie cette méthode de « particulièrement rodée ». Chaque geste, chaque parole est calculé pour déstabiliser et isoler la victime. Les malfaiteurs exploitent la peur de l’accident et la méconnaissance des procédures pour parvenir à leurs fins. C’est un véritable numéro de duettistes où chacun joue un rôle précis pour rendre le piège crédible.

Le bon réflexe : ne jamais céder à la panique

Face à une telle situation, que faire ? Le premier conseil, et le plus important : rester calme et ne jamais verser un centime. Personne ne peut vous forcer à un règlement en espèces sur le bord de la route. Si l’autre conducteur insiste, refusez poliment mais fermement et proposez de remplir un constat amiable en bonne et due forme. Souvent, cette simple proposition suffit à faire fuir les escrocs.

Si la pression monte, n’hésitez pas une seconde : composez le 17. Prévenez vos interlocuteurs que vous alertez la police ou la gendarmerie. En parallèle, si vous le pouvez sans vous mettre en danger, essayez de mémoriser ou de noter discrètement la plaque d’immatriculation, le modèle du véhicule et une description des individus. Ces informations seront précieuses pour les enquêteurs.

rester vigilant pour voyager serein

L’arnaque au faux accrochage prospère sur l’effet de surprise et l’isolement. En connaître le mécanisme est déjà le meilleur moyen de s’en prémunir. En gardant son sang-froid et en connaissant les bons réflexes, il est tout à fait possible de déjouer ces tentatives d’escroquerie et de continuer sa route sereinement.

Car si le piège est bien ficelé, les risques encourus par les auteurs sont loin d’être anodins. L’escroquerie est un délit passible de peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende. Une bonne raison de ne jamais se faire justice soi-même et de toujours laisser les forces de l’ordre gérer la situation.

Selon la source : aufeminin.com