Découverte stupéfiante : un mystérieux objet céleste mélange d’étoile et de trou noir intrigue les scientifiques
Auteur: Adam David
C’est un peu comme découvrir une nouvelle espèce dans un jardin que l’on croyait connaître par cœur, mais à l’échelle de l’univers. Le télescope James Webb, encore lui, a mis au jour des objets célestes qui bousculent nos certitudes. Ces petits points rouges, d’abord pris pour des galaxies lointaines, pourraient en réalité être une forme inédite d’astres : des trous noirs se faisant passer pour des étoiles.
L'énigme des points rouges
Au commencement, il y avait ce mystère. Dans les clichés vertigineux du jeune univers capturés par le James Webb, les astronomes ont remarqué des points d’un rouge intense. L’hypothèse initiale semblait logique : il s’agissait sûrement de galaxies massives, vues aux premières lueurs de l’univers. Mais quelque chose clochait. Une nouvelle étude, parue dans la revue *Astronomy & Astrophysics*, vient de jeter un pavé dans la mare, suggérant une tout autre nature pour ces objets.
Le cas de 'la falaise' qui a tout changé
Le déclic est venu de l’observation d’un de ces points en particulier, que les chercheurs ont baptisé « The Cliff » (la Falaise). La raison ? Sa luminosité a chuté de manière spectaculaire, presque instantanément. Un comportement totalement incompatible avec celui d’une galaxie, qui est un ensemble de milliards d’étoiles dont la lumière est stable à cette échelle de temps. Une galaxie ne « clignote » pas de cette manière. Cette observation a forcé l’équipe à chercher une autre explication.
La signature d'un gaz surchauffé
« Les propriétés extrêmes du Cliff nous ont obligés à tout réexaminer », confie Anna de Graaf, autrice principale de l’étude. En analysant la lumière de l’objet, son équipe a identifié ce qu’on appelle un « saut de Balmer ». En clair, ce phénomène est la signature d’un gaz d’hydrogène très dense, porté à des températures infernales de plus de 8000 degrés. Ce n’est pas la signature d’une galaxie, mais celle d’un environnement bien plus compact et extrême.
Un déguisement presque parfait
L’énigme s’éclaircit alors. L’objet au cœur de ce nuage de gaz surchauffé serait en fait un trou noir supermassif. Trop petit pour être une galaxie, mais si puissant que la matière qu’il attire chauffe au point de briller plus fort que des milliards de soleils. Ce ne sont donc pas des étoiles, mais des trous noirs qui se « déguisent » en étoiles grâce à leur cocon de gaz incandescent. Les chercheurs leur ont donné un nom : les « trous noirs-étoiles ».
Un scénario digne des origines de l'univers
Cette théorie, aussi surprenante soit-elle, trouve déjà un écho chez d’autres spécialistes. L’astronome Martin Rees, interrogé par le *Financial Times*, y voit une explication plausible. Selon lui, aux premiers âges de l’univers, d’immenses nuages de matière auraient pu s’effondrer directement en un seul objet monstrueux, « un trou noir un million de fois plus gros qu’une étoile lambda », plutôt que de se fragmenter pour former une galaxie. C’est ce que nous serions en train d’observer.
une nouvelle fenêtre sur le cosmos
Bien sûr, en science, une seule étude ne fait pas loi. D’autres observations seront nécessaires pour confirmer que tous ces points rouges sont bien des « trous noirs-étoiles ». Mais cette découverte ouvre une porte fascinante sur la jeunesse de notre univers et sur la manière dont les premiers objets cosmiques se sont formés. La chasse à ces étranges astres déguisés ne fait que commencer, et elle promet d’être passionnante.
Selon la source : geo.fr