Le plus grand aigle de tous les temps : 3 mètres d’envergure et un appétit féroce pour le moa
Auteur: Adam David
Imaginez un aigle si grand qu’il assombrissait le ciel, un prédateur ultime dont les serres égalaient la taille de la patte d’un tigre. Ce n’est pas le fruit d’une légende, mais le portrait de l’aigle de Haast, un géant qui a régné sur les cieux de la Nouvelle-Zélande il y a de cela des centaines de milliers d’années. Un oiseau aux proportions si démesurées qu’il semble tout droit sorti d’un film fantastique.
Le portrait d'un colosse
Ses dimensions défient l’entendement. Avec une envergure pouvant atteindre les 3 mètres, il est tout simplement le plus grand aigle ayant jamais existé. Pour se faire une idée, c’est une fois et demie la taille du basketteur Michael Jordan. Les femelles, plus imposantes, pouvaient peser jusqu’à 17,8 kilos.
À titre de comparaison, le plus grand rapace vivant aujourd’hui, le pygargue de Steller, peine à atteindre les 9 kilos. L’aigle de Haast jouait dans une tout autre catégorie. Un véritable monstre des airs.
Une proie à sa démesure : le moa
Mais sa taille n’était pas son seul attribut terrifiant. C’est surtout son régime alimentaire qui force le respect : il se nourrissait de moas. Oui, ces oiseaux géants et incapables de voler que les premiers humains ont chassés jusqu’à l’extinction peu après leur arrivée en Nouvelle-Zélande.
Le moa n’était pas une proie facile. Une femelle adulte de l’espèce la plus imposante, le moa géant de l’île du Sud, pouvait peser jusqu’à 250 kilos. C’est près de 14 fois le poids de son prédateur ailé. Un rapport de force qui paraît presque impossible.
La stratégie du prédateur
Alors, comment un oiseau, même aussi puissant, pouvait-il s’attaquer à une telle masse ? Une étude de 2021 a levé une partie du voile. L’aigle de Haast n’était ni un aigle classique, ni un simple charognard. Il était les deux.
On pense qu’il utilisait une tactique combinée. D’abord, à la manière d’un aigle, il fondait sur sa proie pour la déséquilibrer et la blesser grièvement avec ses serres monumentales. Une fois la victime à terre, il achevait le travail avec son bec, à la manière d’un vautour, en visant les organes vitaux. Une efficacité redoutable.
La légende du "pouākai", terreur des hommes
Si le moa était sa cible de choix, une question demeure : l’homme a-t-il aussi figuré à son menu ? Il semblerait bien que oui. Les légendes maories parlent d’un oiseau monstrueux, le *pouākai*, qui serait en fait le nom donné à l’aigle de Haast.
Dans l’un de ses ouvrages, le missionnaire James West Stack rapporte que cet oiseau « saisissait et emportait des hommes, des femmes et des enfants, pour sa propre nourriture et celle de ses petits ». Un témoignage qui fait froid dans le dos et qui suggère que les premiers habitants de l’île ont vécu dans la crainte de ce prédateur venu du ciel.
Une disparition programmée
Finalement, le prédateur suprême a connu le même sort que sa proie. L’aigle de Haast se serait éteint il y a environ 500 à 600 ans, à peu près en même temps que les dernières espèces de moas. La coïncidence n’en est pas une.
Le destin de l’aigle de Haast était scellé. En éradiquant sa source de nourriture principale, l’homme a indirectement condamné le plus grand rapace de tous les temps. Difficile de survivre quand votre unique garde-manger a disparu.
faut-il vraiment le faire renaître ?
Alors que certains scientifiques évoquent la possibilité de « dé-éteindre » des espèces comme le moa, on peut se demander si quelqu’un tentera un jour de ramener son prédateur à la vie. L’idée est fascinante, mais aussi un peu terrifiante.
Après tout, la perspective d’un oiseau capable de s’en prendre à un humain ne relèverait plus du mythe. Ces serres, finalement, sont peut-être mieux à leur place dans les livres d’histoire.
Selon la source : iflscience.com