Un nouveau type de séisme menace la Californie : Comprendre le danger « Supershear »
Auteur: Mathieu Gagnon
En Californie, on a l’habitude de sentir la terre trembler de temps en temps. C’est presque une partie de la vie ici. Mais voilà que des scientifiques nous parlent d’un danger différent, un peu comme un cousin plus méchant et plus rapide du tremblement de terre classique. Ils l’appellent le séisme « supershear ».
Ce n’est pas pour faire peur, mais pour comprendre. Des chercheurs de la grande université USC Dornsife nous disent qu’il faut vraiment prendre ça au sérieux. Ils pensent que nos maisons et nos immeubles ne sont peut-être pas prêts pour ce genre de secousse. Alors, de quoi s’agit-il exactement ?
Qu'est-ce qu'un séisme "supershear" ?
Imaginez un avion de chasse qui passe le mur du son. Vous entendez ce « BOOM » si puissant ? C’est parce que l’avion va plus vite que le son qu’il produit. Eh bien, un séisme « supershear », c’est un peu la même chose, mais sous la terre.
Quand la faille se déchire, elle le fait si vite qu’elle dépasse ses propres ondes sismiques, les vibrations qui font trembler le sol. Cela crée une onde de choc énorme, un véritable « boom » souterrain. C’est ce phénomène qui le rend si particulier et, malheureusement, si destructeur.
Pourquoi est-il plus dangereux qu'un séisme normal ?
La différence est de taille. Un séisme normal envoie des secousses, c’est vrai. Mais un séisme « supershear », à cause de son onde de choc, frappe bien plus fort et sur une zone beaucoup plus large. C’est un peu comme recevoir un coup de poing au lieu d’être juste bousculé.
Les scientifiques parlent même d’une « double frappe ». D’abord, vous ressentez le choc brutal et sec de l’onde de choc qui arrive. Et juste après, vous êtes frappé par les secousses normales qui suivaient derrière. C’est cette double peine qui peut causer beaucoup plus de dégâts aux bâtiments.
La Californie est-elle particulièrement à risque ?
La réponse courte est : oui. Le problème, c’est que beaucoup de nos grandes failles, comme la célèbre faille de San Andreas, sont du type qui peut produire ces séismes « supershear ». Elles sont situées tout près de nos grandes villes.
Les experts nous disent qu’environ un tiers des grands séismes de ce type dans le monde sont des « supershear ». On ne peut pas prédire quand exactement le prochain gros tremblement de terre aura lieu, mais les scientifiques sont formels. Comme le dit l’un d’eux, Yehuda Ben-Zion : « Ils arrivent, que nous soyons prêts ou non. » Au cours des prochaines décennies, plusieurs séismes de magnitude 7 ou plus sont attendus. La question est de savoir lesquels seront « supershear ».
Nos bâtiments sont-ils vraiment préparés ?
C’est là que le bât blesse. Actuellement, on construit nos bâtiments pour résister à des secousses qui vont principalement d’un côté à l’autre, perpendiculairement à la faille. C’est déjà très bien.
Mais le danger des séismes « supershear », c’est que leur énergie la plus destructrice se propage directement le long de la ligne de faille, un peu comme une vague qui déferle tout droit. Nos normes de construction actuelles ne prennent pas vraiment en compte cette force supplémentaire et cette direction de secousse. Les structures les plus importantes, comme les hôpitaux ou les ponts, ne sont pas conçues pour ce standard plus élevé.
Que proposent les scientifiques pour nous protéger ?
Heureusement, les chercheurs ne font pas que sonner l’alarme. Ils proposent des solutions concrètes pour qu’on soit mieux préparés. C’est un appel à l’action.
Ils demandent trois choses principales :
- Installer plus d’instruments de surveillance près des grandes failles pour mieux les écouter.
- Utiliser des ordinateurs puissants pour simuler ces séismes et mieux comprendre comment ils se comportent.
- Et surtout, renforcer les codes de construction pour que nos futurs bâtiments puissent résister à cette « double frappe ».
Un effort collectif pour un avenir plus sûr
Ce n’est pas le travail d’une seule personne, mais de toute la communauté. Les scientifiques, les ingénieurs, les responsables politiques et même nous, les citoyens, avons un rôle à jouer. Il s’agit d’être informé et de soutenir les efforts pour rendre nos villes plus sûres.
Comme le dit Ahmed Elbanna, un autre expert du projet, « c’est un effort de collaboration où tout le monde doit participer ». Le but n’est pas de vivre dans la peur, mais de vivre en étant mieux préparé. Savoir, c’est déjà se protéger un peu.
Conclusion : Savoir pour mieux agir
Pour résumer, ce danger « supershear » est réel, mais il n’est pas insurmontable. On ne peut pas empêcher la terre de trembler, ça, c’est une certitude. Par contre, on peut construire plus intelligemment, surveiller plus attentivement et se préparer plus sérieusement.
En comprenant ce nouveau risque, on se donne les moyens d’y faire face. C’est un défi, bien sûr, mais c’est aussi une occasion de rendre notre belle Californie encore plus résiliente pour nous et pour les générations futures. L’important, c’est d’agir maintenant.
Selon la source : scitechdaily.com