La comète verte Lemmon s’invite dans notre ciel : un rare phénomène observable à l’œil nu le 21 octobre
Auteur: Adam David
Un spectacle céleste se prépare dans le ciel d’automne. La comète Lemmon, avec sa lueur verdâtre distinctive, s’approche de la Terre et pourrait bien se laisser admirer à l’œil nu aux alentours du 21 octobre. Une occasion rare d’observer une voyageuse imprévisible venue des confins de notre système solaire.
Une découverte presque manquée
Son histoire est toute récente. Repérée pour la première fois le 3 janvier dernier par les télescopes de l’observatoire du Mount Lemmon, en Arizona, elle a d’abord été prise pour un simple astéroïde. Il faut dire qu’à ce moment-là, sa luminosité était un million de fois plus faible que la plus pâle étoile visible à l’œil nu. Ce sont des observations plus poussées qui ont finalement révélé sa vraie nature : une comète, baptisée C/2025 A6, ou plus simplement, Lemmon.
La danse cosmique avec Jupiter
Mais Lemmon n’est pas une comète comme les autres. C’est une voyageuse au long cours, une « apériodique » issue du lointain nuage d’Oort, dont l’orbite initiale devait durer plus de 1 350 ans. C’était sans compter sur un coup de pouce gravitationnel de Jupiter. En avril dernier, son passage près de la géante gazeuse a profondément modifié sa trajectoire.
La planète a en quelque sorte « absorbé » une partie de son énergie, la faisant basculer sur une orbite beaucoup plus courte, désormais estimée à environ 200 ans. Un destin réécrit en un clin d’œil cosmique, qui rend son comportement d’autant plus fascinant à suivre.
Un rendez-vous à 89 millions de kilomètres
Aujourd’hui, elle file vers nous à plus de 200 000 km/h. Longtemps restée dans l’ombre d’autres astres plus médiatisés comme SWAN R2 ou 3I/ATLAS, c’est désormais son tour d’entrer en scène. Le rendez-vous crucial est fixé au 21 octobre, jour où elle passera au plus près de la Terre, à une distance de 89,16 millions de kilomètres. C’est plus de 230 fois la distance qui nous sépare de la Lune, une marge de sécurité absolue, mais suffisamment proche pour espérer un beau spectacle.
Le secret de sa couleur émeraude
C’est en s’approchant du Soleil que la magie opère. Sous l’effet de la chaleur, la glace qui compose son noyau se sublime, libérant gaz et poussières pour former une atmosphère temporaire, la « coma ». Cette teinte émeraude, assez rare, n’est pas un hasard. Elle provient du carbone diatomique (C₂), une molécule qui, excitée par le rayonnement solaire, émet une lumière fluorescente dans le spectre vert. Fin septembre, cette chevelure gazeuse a même été brièvement perturbée par une rafale de vent solaire, lui donnant une allure ondulée.
Comment profiter du spectacle ?
Alors, comment observer ce visiteur ? Les astronomes estiment que sa magnitude pourrait atteindre 4, la rendant tout juste perceptible à l’œil nu dans un ciel bien noir, loin de la pollution lumineuse des villes. Pour une observation confortable, une simple paire de jumelles ou un petit télescope feront des merveilles.
Il faudra lever les yeux juste avant l’aube ou peu après le coucher du soleil, en direction de la constellation du Lynx, située entre Jupiter et la Grande Ourse. Comme le résume avec enthousiasme Nick James, de l’Association astronomique britannique, « cette comète se développe très bien… Cela vaut vraiment la peine de se lever ! »
Conclusion
Ce passage de la comète Lemmon est bien plus qu’un simple événement astronomique. C’est un rappel de la dynamique imprévisible de notre système solaire, où une rencontre avec une géante gazeuse peut réécrire le destin d’un voyageur glacé. Pour nous, sur Terre, c’est surtout une invitation à lever les yeux et à contempler un instant fugace de poésie cosmique, avant que la comète ne poursuive sa route silencieuse vers les profondeurs de l’espace.
Selon la source : trustmyscience.com