Les créateurs de ChatGPT révèlent les 44 métiers les plus menacés par l’intelligence artificielle
Auteur: Simon Kabbaj
C’est la grande peur de notre époque : est-ce qu’un robot va me piquer mon travail ? Avec l’explosion de l’intelligence artificielle comme ChatGPT, cette question n’est plus de la science-fiction. Comme le rapporte le journaliste Joshua Nair, ce sont les créateurs de ChatGPT eux-mêmes, la société OpenAI, qui ont publié une étude pour identifier les métiers les plus à risque. Et les résultats sont assez surprenants. Si certains secteurs semblent particulièrement vulnérables, d’autres, contre toute attente, pourraient bien résister à la vague de l’IA.
L'étude qui fait trembler : comment ont-ils fait ?
Dans un document intitulé ‘Mesurer la performance de nos modèles sur des tâches du monde réel’, les chercheurs d’OpenAI ont mis leur technologie à l’épreuve. Ils ont comparé les performances des IA les plus avancées à celles de travailleurs humains dans les neuf secteurs les plus rentables de l’économie américaine. Le verdict est tombé : dans un secteur en particulier, l’IA a littéralement écrasé les humains. Il s’agit du commerce de détail, où un système d’IA a surpassé les employés dans une grande majorité des tâches.
Les grands perdants : qui est en première ligne ?
L’étude a dressé une liste précise des métiers où l’IA a battu les humains. Voici les plus menacés, avec le pourcentage de tâches où l’IA a été meilleure :
- Employés de comptoir et de location : 81%
- Directeurs des ventes : 79%
- Agents d’expédition et d’inventaire : 76%
- Éditeurs (correcteurs) : 75%
- Développeurs de logiciels : 70%
- Détectives privés et enquêteurs : 70%
Ces chiffres montrent que de nombreux métiers de la vente, de la logistique, mais aussi des professions intellectuelles comme la correction de textes ou même le développement informatique, sont directement menacés. Même les conseillers financiers personnels (64%) et les agents de service client (59%) sont en danger.
Les surprenants survivants : qui résiste à l'IA ?
Mais l’étude réserve aussi de bonnes surprises. Certains métiers que l’on pensait menacés s’en sortent plutôt bien. C’est le cas du secteur de l’information, qui inclut les journalistes, les réalisateurs et les producteurs. Dans ce domaine, l’IA n’a été meilleure que dans 39% des tâches. C’est une bonne nouvelle pour la créativité humaine ! D’autres professions semblent encore plus à l’abri :
- Infirmières diplômées : 37%
- Agents immobiliers : 27%
- Pharmaciens : 26%
- Comptables et auditeurs : 24%
- Ingénieurs (mécaniques et industriels) : 23% et 17%
Ces métiers, qui demandent souvent de l’empathie, un contact humain, ou une expertise très pointue et adaptable, semblent pour l’instant mieux résister à l’automatisation.
Le patron de ChatGPT lui-même est inquiet
Même le grand patron d’OpenAI, Sam Altman, ne cache pas son inquiétude. Il a avoué que la suppression d’emplois était un problème qui le ‘hantait’. Il a été très clair sur le sujet : ‘Je suis persuadé que beaucoup d’emplois actuels dans le service client par téléphone ou ordinateur, ces gens-là perdront leur travail, et ce sera mieux fait par une IA’. C’est une déclaration choc qui vient du cœur même du réacteur de l’intelligence artificielle.
crédit image : Steve Jurvetson — flickr / Wikimedia / CC BY 2.0
Remplacer ou assister ? Le grand débat
Malgré ces chiffres alarmants, OpenAI essaie de rassurer. L’entreprise affirme que ces résultats montrent que l’IA va simplement ‘soutenir les gens dans le travail qu’ils font tous les jours’, plutôt que de les remplacer complètement. C’est le grand débat : l’IA sera-t-elle un simple outil, comme l’a été l’ordinateur, qui nous rendra plus productifs ? Ou sera-t-elle un véritable remplaçant qui rendra des millions d’emplois obsolètes ? Pour l’instant, personne n’a la réponse définitive.
Voici la liste du : Taux de réussite de l’IA par rapport aux humains selon les métiers :
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Commis au comptoir et à la location : 81 %
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Directeurs des ventes : 79 %
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Commis à l’expédition, à la réception et à l’inventaire : 76 %
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Rédacteurs / éditeurs : 75 %
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Développeurs de logiciels : 70 %
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Détectives et enquêteurs privés : 70 %
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Agents de conformité : 69 %
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Superviseurs de première ligne des vendeurs non-détaillants : 69 %
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Représentants des ventes en gros et en fabrication (sauf produits techniques et scientifiques) : 68 %
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Directeurs des opérations générales : 67 %
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Directeurs des services médicaux et de santé : 65 %
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Acheteurs et agents d’approvisionnement : 64 %
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Conseillers financiers personnels : 64 %
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Directeurs des services administratifs : 62 %
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Représentants du service à la clientèle : 59 %
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Superviseurs de première ligne des vendeurs au détail : 59 %
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Superviseurs de première ligne des travailleurs de production et d’exploitation : 58 %
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Infirmiers praticiens : 56 %
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Courtiers immobiliers : 54 %
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Analystes de l’actualité, reporters et journalistes : 53 %
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Directeurs des systèmes informatiques et des technologies de l’information : 52 %
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Superviseurs de première ligne de la police et des détectives : 49 %
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Représentants des ventes en gros et en fabrication (produits techniques et scientifiques) : 47 %
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Avocats : 46 %
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Spécialistes en gestion de projet : 42 %
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Travailleurs sociaux (enfants, familles, écoles) : 42 %
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Secrétaires médicaux et adjoints administratifs : 42 %
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Agents de vente de valeurs mobilières, matières premières et services financiers : 42 %
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Superviseurs de première ligne du personnel administratif et de bureau : 41 %
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Analystes financiers en investissement : 41 %
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Animateurs de loisirs : 37 %
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Infirmiers autorisés : 37 %
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Gestionnaires immobiliers et de copropriétés : 34 %
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Directeurs financiers : 32 %
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Producteurs et réalisateurs : 31 %
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Techniciens audio et vidéo : 30 %
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Concierges : 29 %
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Commis aux commandes : 28 %
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Agents immobiliers : 27 %
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Pharmaciens : 26 %
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Comptables et vérificateurs : 24 %
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Ingénieurs en mécanique : 23 %
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Ingénieurs industriels : 17 %
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Monteurs de films et de vidéos : 17 %
Conclusion : faut-il avoir peur de l'avenir ?
Cette étude a le mérite de mettre des chiffres sur une peur diffuse. Oui, certains métiers vont être profondément transformés, et certains vont probablement disparaître. Mais elle nous montre aussi que les compétences humaines comme l’empathie, la créativité et le jugement critique restent, pour l’instant, irremplaçables. L’avenir du travail ne sera peut-être pas une bataille entre l’homme et la machine, mais plutôt une redéfinition de ce que signifie ‘travailler’. Une chose est sûre, nous vivons une révolution aussi importante que l’invention de l’imprimerie ou d’internet, et il va falloir apprendre à naviguer dans ce nouveau monde.
Selon la source : ladbible.com