Selon Foodwatch, 10 produits “laitiers” très populaires chez les enfants seraient de vrais faux amis nutritionnels
Auteur: Adam David
Le rayon frais est un champ de mines pour les parents soucieux de bien nourrir leurs enfants. Des mascottes souriantes, des promesses de croissance et de vitalité s’affichent sur des emballages ludiques. Pourtant, derrière ces produits laitiers en apparence parfaits pour le goûter, la réalité est souvent moins rose. C’est le constat alarmant que dresse l’ONG Foodwatch, qui a passé au crible dix de ces stars des réfrigérateurs familiaux.
Un marketing santé qui cache l'essentiel
L’astuce, bien rodée, consiste à mettre en avant des arguments comme « source de calcium » ou « riche en vitamine D » pour rassurer les parents. Un tour de passe-passe marketing qui fonctionne à merveille. Le problème, c’est que ces slogans détournent l’attention de l’essentiel : des listes d’ingrédients souvent chargées en sucres, en graisses et en additifs.
D’ailleurs, si l’on s’en tenait aux critères de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la plupart de ces produits ne devraient même pas faire l’objet de publicité auprès des plus jeunes. Une recommandation qui, visiblement, peine à se faire entendre.
Dans le viseur : dix poids lourds des supermarchés
Dans son enquête, Foodwatch ne mâche pas ses mots et nomme les produits. On y retrouve des noms que l’on croise dans presque tous les caddies : de Kiri Goûter aux Petits Filous, en passant par les Danonino, les yaourts Smarties ou encore les Mini Rolls Babybel. Leur point commun ? Une composition qui laisse à désirer, masquée par un emballage et des arguments de vente trompeurs.
« Ces allégations santé apposées sur des emballages racoleurs masquent le véritable problème : leur composition ultra-transformée », martèle Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch. Une façon de dire que l’habit ne fait vraiment pas le moine.
Ce que révèle vraiment la liste des ingrédients
Car le problème est bien là. Sur les dix produits épinglés, neuf sont classés comme ultra-transformés. Au-delà des sucres ajoutés en quantité, on y trouve un cocktail d’additifs dont les noms sont moins familiers : carraghénanes (E407), gomme de caroube (E410) ou encore polyphosphates. Des substances utilisées par l’industrie pour améliorer la texture ou la conservation, mais dont l’impact sur la santé pose question.
À long terme, une consommation régulière de ces aliments trop riches et artificiels peut paver la voie à des problèmes de santé sérieux. On parle ici d’un risque accru d’obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Rien que ça.
Un enjeu de santé publique face à l'inaction politique
Mais alors, que font les pouvoirs publics ? Malgré les alertes répétées des autorités sanitaires, comme Santé publique France, la France reste l’un des pays européens les plus laxistes en matière de régulation de la publicité alimentaire ciblant les enfants. Un vide que les industriels exploitent sans retenue.
Pour tenter de faire bouger les lignes, Foodwatch et 116 autres organisations ont lancé un appel au gouvernement. Une pétition, qui a déjà recueilli plus de 67 000 signatures, demande simplement la fin de ce que l’ONG qualifie de « marketing de la malbouffe ». L’enjeu est désormais sur la table de la future Stratégie nationale pour l’alimentation (SNANC).
redonner le pouvoir aux parents et au bon sens
Pour les parents, l’équation semble parfois complexe face à des rayons surchargés et des enfants influencés par la publicité. Le conseil de Foodwatch est simple : privilégier les yaourts nature, quitte à y ajouter soi-même un fruit frais ou une cuillère de confiture. Une habitude simple qui change tout.
Mais cette enquête soulève surtout la question de la responsabilité des industriels et de la timidité des régulations. Car au-delà du goûter, c’est bien l’éducation au goût et la santé de demain qui se jouent aujourd’hui, dans les allées de nos supermarchés.
Selon la source : passeportsante.net