C’est une nouvelle qui redonne un immense espoir dans la lutte contre le cancer. Des chercheurs du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) ont réussi une première mondiale : ils ont modifié un virus pour qu’il agisse comme une petite usine à l’intérieur même d’une tumeur. Sa mission ? Fabriquer une molécule qui va sonner l’alarme et ordonner à notre propre système immunitaire d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses. Comme le rapporte La Presse canadienne dans un article du 6 octobre, cette avancée pourrait changer radicalement la manière dont on traite la maladie.
Comment ça marche ? Un virus 'hacké' pour booster nos défenses
L’équipe, dirigée par la chercheuse Marie-Claude Bourgeois-Daigneault, a eu une idée brillante. Ils ont pris un virus qui cause une maladie bénigne chez les animaux de ferme (la stomatite vésiculaire) et l’ont modifié en laboratoire. Le but ? Le forcer à produire une protéine très spéciale, appelée interleukine-2 (IL-2). ‘L’interleukine-2 a un très grand pouvoir à stimuler le système immunitaire, et surtout les cellules qui vont attaquer directement le cancer’, explique la chercheuse. En injectant ce virus modifié, la production d’IL-2 se fait directement au cœur de la tumeur, là où on en a le plus besoin.
Des résultats spectaculaires sur les souris
Pour l’instant, cette nouvelle arme a été testée en laboratoire sur des souris, et les résultats sont extrêmement prometteurs. Non seulement le virus est utilisé comme un traitement direct, mais il agit aussi comme un vaccin, ce qui rend la réponse immunitaire encore plus forte. ‘On a montré que quand on prend ce nouveau virus-là et qu’on l’utilise dans notre vaccin, on a une meilleure thérapie, les animaux vivent plus longtemps’, indique Mme Bourgeois-Daigneault. Mieux encore, la réponse immunitaire générée est ‘de meilleure qualité’ et semble même protéger les souris contre d’éventuelles rechutes.
Pourquoi cette méthode est-elle si intelligente ?
L’interleukine-2 est déjà utilisée dans certains traitements contre le cancer, mais elle a un gros défaut : elle est éliminée très vite par le corps. Il faut donc en injecter très souvent, ce qui est lourd pour le patient et peut être toxique. L’idée géniale des chercheurs du CHUM, c’est de faire produire l’IL-2 directement par les cellules cancéreuses infectées par le virus. Comme le virus cible préférentiellement les cellules cancéreuses, la production se concentre là où il faut, dans la tumeur, ce qui augmente l’efficacité tout en limitant la toxicité pour le reste du corps. C’est ce qu’ils expliquent dans leur publication dans le Journal for ImmunoTherapy of Cancer.
Un traitement sûr avec très peu d'effets secondaires
L’autre grand avantage de cette méthode, c’est sa sécurité. Le virus utilisé, celui de la stomatite vésiculaire, n’infecte pas naturellement les humains. Il y a donc peu de risques que notre corps ait déjà des défenses contre lui. De plus, c’est un virus à ARN, ce qui signifie qu’il ne va pas s’intégrer dans nos gènes, évitant ainsi des complications potentiellement graves. ‘C’est un virus qui est très sécuritaire’, assure la chercheuse. Et les effets secondaires ? ‘On parle d’un rhume qui dure quelques jours’, conclut-elle. Comparé aux effets dévastateurs de la chimiothérapie, c’est une avancée phénoménale.
Conclusion : un espoir immense pour les patients
Bien sûr, il faudra encore du temps avant que cette thérapie soit testée et approuvée chez l’homme. Mais l’espoir est immense. On pourrait imaginer un avenir où ce traitement permettrait d’‘éradiquer le cancer’, de ralentir sa progression, ou d’empêcher les rechutes en maintenant le système immunitaire en alerte. C’est une approche ‘très porteuse d’espoir’, comme le dit Marie-Claude Bourgeois-Daigneault. C’est un traitement qui s’auto-amplifie, qui utilise les propres défenses de notre corps, et qui pourrait révolutionner la cancérologie. Une fierté pour la recherche québécoise et une lueur d’espoir pour des millions de patients dans le monde.
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