Perdre ses cheveux est une angoisse pour beaucoup, hommes comme femmes. Face à ce que certains vivent comme une fatalité, les solutions vont du traitement local à la chirurgie. Et si une piste sérieuse se trouvait là où personne ne l’attendait : dans l’édulcorant de nos boissons « sans sucre » ?
La stevia, bien plus qu'un simple sucre
On connaît la stevia, cette plante originaire d’Amérique du Sud, pour son incroyable pouvoir sucrant. C’est l’ingrédient star de nombreux produits allégés, des sodas aux crèmes glacées, permettant de limiter notre consommation de sucre. Mais son intérêt pourrait bien dépasser nos cuisines.
Une étude publiée le 7 octobre 2025 dans la revue Advanced Healthcare Materials met en lumière un de ses dérivés naturels, le stévioside, pour une application bien différente : la lutte contre l’alopécie androgénétique. L’idée n’est donc pas de se gaver de produits light pour retrouver sa chevelure, mais d’exploiter la chimie de la plante.
Des micro-aiguilles pour booster un vieux traitement
Alors, comment ça marche ? Le stévioside n’est pas un remède miracle en soi. Il agit plutôt comme un formidable coup de pouce pour un traitement qui, lui, existe depuis près de quarante ans : le minoxidil. Ce médicament, initialement conçu pour l’hypertension, est souvent utilisé en lotion capillaire, mais avec une efficacité limitée car la peau l’absorbe mal.
C’est là que l’ingéniosité des chercheurs entre en jeu. Ils ont utilisé le stévioside pour fabriquer des micro-aiguilles biodégradables, intégrées à un patch. Ces aiguilles, totalement indolores, permettent de délivrer le minoxidil directement et bien plus efficacement sous la peau du cuir chevelu. Une sorte de cheval de Troie végétal.
Des résultats spectaculaires... sur les souris
Pour l’instant, l’expérience a été menée en laboratoire. Les scientifiques ont appliqué leur patch sur des souris préalablement rendues chauves. Le résultat est pour le moins encourageant. Après 35 jours de traitement, les rongeurs affichaient une couverture capillaire de 67,5 % sur les zones traitées.
Un chiffre qui fait rêver, même s’il faut bien sûr garder la tête froide. Ce qui fonctionne sur un modèle animal ne se traduit pas toujours avec le même succès chez l’humain.
Du labo à la salle de bain, le chemin est encore long
Ce patch nouvelle génération est-il la révolution attendue ? Il est trop tôt pour le crier sur les toits. Comme le souligne l’étude, « le patch à micro-aiguilles simplifie le traitement en offrant une option plus pratique et à action prolongée qui garantit une libération contrôlée […] directement dans la zone ciblée ».
La promesse est donc double : plus d’efficacité et moins de contraintes pour l’utilisateur. Mais avant d’envisager une commercialisation, des essais cliniques sur l’homme seront indispensables pour confirmer l’innocuité et l’efficacité de cette méthode.
Un espoir à cultiver
Si la route est encore longue, cette découverte a le mérite d’ouvrir une voie totalement nouvelle, en détournant un produit du quotidien pour résoudre un problème médical complexe. « Cette approche présente un potentiel significatif pour améliorer les résultats cliniques dans le traitement de la calvitie », concluent prudemment les auteurs.
Reste à savoir si cette ingénieuse rustine biochimique tiendra ses promesses sur nos propres têtes. Une affaire à suivre, de très près.
Selon la source : science-et-vie.com