Quel est le train le plus rapide de l’Histoire ? Retour sur cette prouesse technologique qui a pulvérisé tous les records de vitesse
Auteur: Adam David
Non, ce n’est pas la vitesse d’un petit avion de ligne, mais bien celle d’un train. Le 21 avril 2015, au Japon, un train expérimental a atteint la vitesse vertigineuse de 603 kilomètres par heure, pulvérisant tous les records existants. Ce monstre de technologie, c’est le Maglev, un train qui ne roule pas, mais qui flotte.
Maglev : une rivalité technologique entre la Chine et le Japon
Derrière ce record se cache une compétition feutrée entre les deux géants asiatiques de la grande vitesse. Si le Japon détient le record absolu avec son JR-Maglev (aussi appelé SCMaglev), la Chine n’est pas en reste. C’est même à Shanghai que circule la seule ligne Maglev commerciale à très haute vitesse au monde, reliant l’aéroport de Pudong au centre-ville à 431 km/h. Un exploit quotidien qui fait figure de vitrine technologique. Mais pour le record pur, c’est bien le Japon qui a frappé le plus fort lors de cette journée d’essais historiques.
Le secret ? Se libérer du frottement
Comment atteindre une telle vitesse ? Le secret tient en un mot : lévitation. Contrairement aux trains classiques, le Maglev n’a aucun contact avec les rails. Grâce à de puissants électroaimants, il flotte littéralement à quelques centimètres au-dessus de sa voie de guidage. En supprimant la friction des roues, principal frein à la très haute vitesse, on libère un potentiel d’accélération presque sans limite. C’est cette même force magnétique qui propulse et guide le train, dans un silence et une fluidité déconcertants.
Le TGV et les autres, loin derrière ?
Face à cette technologie de rupture, on pourrait croire les trains traditionnels sur roues complètement dépassés. Ce n’est pas si simple. Des trains comme le TGV français, le Shinkansen japonais, l’AVE espagnol ou encore les récents Fuxing chinois continuent de repousser leurs propres limites, dépassant régulièrement les 350 km/h en service commercial. L’Al Boraq marocain, première ligne à grande vitesse d’Afrique, témoigne aussi de la vitalité de cette technologie « classique ». Plus abordables et plus faciles à intégrer aux réseaux existants, ils restent la colonne vertébrale du transport rapide pour des décennies encore.
L'horizon Hyperloop : le fantasme de la vitesse absolue
Et après le Maglev ? La prochaine frontière semble tout droit sortie d’un roman de science-fiction : l’Hyperloop. L’idée, popularisée par Elon Musk, consiste à faire circuler des capsules lévitant par sustentation magnétique, non pas à l’air libre, mais à l’intérieur de tubes à très basse pression. En éliminant la quasi-totalité de la résistance de l’air, on pourrait théoriquement franchir le mur du son, avec des vitesses dépassant les 1 000 km/h. Un projet titanesque, aux défis techniques immenses, mais qui incarne le futur ultime du transport terrestre.
Plus vite, mais pour quoi faire ?
Cette quête incessante de vitesse n’est pas qu’une simple prouesse d’ingénieur. Raccourcir les distances, c’est rapprocher les métropoles, dynamiser les échanges économiques et, surtout, offrir une alternative crédible au transport aérien pour les moyennes distances. Face à l’urgence climatique, la course à la vitesse sur rail est aussi une course contre la montre pour décarboner nos déplacements. Le train, qu’il flotte ou qu’il roule, n’a pas dit son dernier mot.
Selon la source : science-et-vie.com