Incroyable mais vrai : les chimpanzés passent eux aussi par la ménopause, révèlent les chercheurs
Auteur: Adam David
La ménopause était l’une de ces singularités qui semblaient nous définir, une sorte de frontière biologique entre l’espèce humaine et le reste du monde animal. On pensait cette étape de la vie réservée aux femmes et à une poignée de cétacés. Pourtant, au cœur d’une forêt ougandaise, des chercheurs viennent de prouver que nos plus proches cousins, les chimpanzés, partagent aussi ce destin, une découverte qui nous force à repenser l’histoire même de notre lignée.
Un dogme scientifique ébranlé
Chez plusieurs femelles âgées, les analyses ont révélé des changements hormonaux qui nous sont familiers. Les taux d’œstrogènes et de progestérone s’effondrent, tandis que d’autres hormones liées à la stimulation ovarienne grimpent en flèche. Le cocktail hormonal est sans équivoque : c’est la signature chimique de la ménopause humaine.
Vingt ans d'enquête au cœur de la forêt
Plus de 300 échantillons ont ainsi été prélevés sur 66 femelles, âgées de 14 à 67 ans. Ces données biologiques, croisées avec des décennies d’observations démographiques, ont montré que les femelles de cette communauté passent en moyenne 20 % de leur vie d’adulte en phase post-reproductive. Une femelle comme Garbo, par exemple, a continué de vivre bien après sa dernière naissance, survenue avant ses 50 ans.
Ngogo, une communauté hors du commun
Comme le souligne la presse, les léopards, qui chassaient autrefois les chimpanzés dans cette région, ont disparu. Cette sécurité a permis d’allonger considérablement leur espérance de vie, laissant ainsi le temps à la ménopause de se manifester. Ailleurs, dans des environnements plus hostiles, il est probable que peu de femelles vivent assez longtemps pour atteindre ce stade.
L'énigme de l'hypothèse de la grand-mère
Mais ce modèle s’effondre face à la réalité sociale des chimpanzés. Les femelles quittent leur groupe natal une fois devenues adultes, pour se joindre à une autre communauté. Une femelle âgée n’a donc, le plus souvent, aucun lien de parenté direct avec les jeunes qui l’entourent. Elle n’est la grand-mère de personne. L’entraide intergénérationnelle ne semble donc pas être le moteur de cette évolution.
et si la ménopause était un héritage partagé ?
Cette découverte suggère que la ménopause était peut-être déjà présente chez l’ancêtre commun que nous partageons avec les chimpanzés, il y a plus de six millions d’années. Un trait latent, qui ne se révèle que dans des circonstances exceptionnelles, que ce soit dans un sanctuaire ougandais ou au sein des sociétés humaines. Une histoire de famille, en somme, bien plus ancienne qu’on ne l’imaginait.
Selon la source : science-et-vie.com