La situation est préoccupante après la confirmation de deux cas de grippe aviaire humaine
Auteur: Simon Kabbaj
C’est un virus que l’on pensait presque oublié, mais qui vient de faire un retour tragique. Deux cas de grippe aviaire H5N1 ont été confirmés chez des humains, entraînant la mort d’une fillette de 11 ans. Comme le rapporte la Dr Katie Spalding, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a qualifié la situation de ‘préoccupante’. La grande peur ? Que le virus, jusqu’à présent principalement confiné aux oiseaux, ait muté et soit maintenant capable de se transmettre facilement d’homme à homme. Un scénario qui nous rappelle de très mauvais souvenirs.
Que s'est-il passé ?
Les autorités sanitaires cambodgiennes ont annoncé une terrible nouvelle ce jeudi : le décès d’une fillette de 11 ans des suites de la grippe aviaire. C’est le premier cas humain connu dans le pays depuis neuf ans. Le drame ne s’arrête pas là : son père a également été testé positif au virus. Immédiatement, les services de santé se sont mis en alerte et ont testé 11 autres personnes de l’entourage. Heureusement, tous ces tests se sont révélés négatifs, ce qui est un premier signe rassurant.
La transmission à l'homme : un phénomène rare, mais pas impossible
En temps normal, il est très difficile pour un humain d’attraper la grippe aviaire. Nos corps n’ont tout simplement pas les bons ‘récepteurs’ dans le nez et la gorge pour que le virus puisse s’accrocher facilement. La plupart des infections humaines surviennent chez des personnes qui ont un contact direct et fréquent avec des oiseaux malades, comme des éleveurs de volailles. C’est ce que les experts pensent qu’il s’est probablement passé au Cambodge. ‘Les risques de ce virus pour une personne lambda dans la rue sont très faibles en ce moment’, a déclaré au New York Times Richard Webby, un expert de l’OMS.
Pourquoi l'OMS est-elle si 'préoccupée' ?
Ce qui inquiète vraiment les autorités sanitaires, c’est le cas du père. Le fait qu’il ait été contaminé en même temps que sa fille soulève la question d’une possible transmission d’homme à homme au sein de la famille. Même si ce n’est pas encore prouvé, c’est le signal d’alarme qui pourrait annoncer le début d’une nouvelle pandémie. ‘La situation mondiale du H5N1 est préoccupante étant donné la large propagation du virus chez les oiseaux dans le monde entier et les rapports croissants de cas chez les mammifères, y compris les humains’, a déclaré Sylvie Briand, directrice de la préparation aux épidémies à l’OMS. ‘L’OMS prend le risque de ce virus au sérieux et demande une vigilance accrue de tous les pays’.
Sommes-nous préparés ? Des vaccins existent, mais...
La bonne nouvelle, c’est que nous ne partons pas de zéro. Des antiviraux et des vaccins contre la grippe aviaire existent déjà. Le problème, c’est qu’ils devraient être mis à jour pour correspondre précisément à la souche du virus qui circule actuellement. Selon les experts, ce processus pourrait prendre quatre à cinq mois. Un délai qui peut sembler long si le virus commençait à se propager rapidement entre les humains.
Quelques chiffres pour relativiser (un peu)
Malgré l’inquiétude, il faut garder la tête froide. Pour l’instant, seuls huit cas humains de la souche actuelle ont été signalés à l’OMS dans le monde entier. Tous concernaient des personnes ayant eu un contact étroit avec des oiseaux infectés, et la plupart ont développé une maladie assez bénigne. Le cas du Cambodge, avec un décès et une contamination familiale, est donc une exception qui doit être surveillée de très près, mais ce n’est pas (encore) une tendance générale.
Conclusion : une vigilance de tous les instants
Au final, que faut-il retenir ? Le risque pour le grand public reste très faible. Cependant, l’OMS a raison d’être ‘préoccupée’ et d’appeler à une vigilance maximale. Le virus doit être ‘étroitement surveillé’ pour voir s’il est en train de muter. En attendant, le conseil le plus simple est d’éviter tout contact avec des oiseaux qui semblent malades. Comme le conclut l’expert Richard Webby, la transmission entre humains est ‘très, très rare, mais elle n’est pas nulle’. Et avec un nombre record d’oiseaux infectés dans le monde, le risque mathématique, même faible, augmente inévitablement.
Selon la source : nytimes.com