Trump prêt à défier Poutine ? Il envisagerait de fournir des missiles Tomahawk à Kiev pour faire plier le Kremlin
Auteur: Adam David
La diplomatie du missile. C’est la nouvelle carte, pour le moins explosive, que Donald Trump semble prêt à abattre sur la table des négociations avec Moscou. Face à un conflit ukrainien qui s’enlise, le président américain a ouvertement menacé de fournir à Kiev des missiles de croisière Tomahawk, une arme capable de changer la donne sur le terrain, si Vladimir Poutine ne mettait pas fin à son offensive.
Une déclaration choc en plein vol
C’est à bord d’Air Force One, ce dimanche, que la petite phrase a été lâchée. En route pour une tournée diplomatique en Israël et en Égypte, le locataire de la Maison Blanche s’est confié sans détour aux journalistes qui l’accompagnaient. L’idée de fournir ces missiles longue portée n’est pas nouvelle ; elle flotte dans l’air depuis des mois, notamment depuis l’échec de sa rencontre avec Poutine en Alaska à la mi-août, qui n’avait produit aucune avancée concrète.
Le "peut-être" qui change tout
Interrogé sur ses intentions, le président américain n’a pas tourné autour du pot, tout en gardant une ambiguïté calculée. « Je vais peut-être lui en parler », a-t-il lancé en évoquant son homologue russe. Et d’ajouter, avec une clarté désarmante : « Je vais peut-être lui dire : ‘Écoute, si cette guerre ne se termine pas, je vais leur envoyer des Tomahawks’. » Une formulation qui sonne à la fois comme un ballon d’essai et un ultimatum à peine voilé.
Une demande pressante de Kiev
Cette sortie n’arrive pas de nulle part. Elle fait directement suite à un échange téléphonique, la veille, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon Donald Trump lui-même, c’est bien son allié qui a formulé la demande pour ces armes offensives, cherchant désespérément un moyen de reprendre l’avantage. Kiev pousse Washington à franchir une nouvelle étape dans son soutien militaire, conscient des risques mais jugeant la situation critique.
Pour Trump, cette requête est aussi un levier. « Les Tomahawks constituent une nouvelle étape dans l’agression », a-t-il commenté, comme pour mieux souligner la gravité de son propre avertissement. « Veulent-ils que des Tomahawks soient lancés dans leur direction ? Je ne pense pas », a-t-il conclu, s’adressant indirectement au Kremlin.
Moscou et la ligne rouge
Du côté de Moscou, la position est connue de longue date et s’apparente à une ligne rouge. Vladimir Poutine a déjà prévenu par le passé qu’une telle livraison serait perçue comme « une nouvelle escalade » et porterait un coup probablement fatal aux relations, déjà glaciales, entre les deux puissances. Le déploiement de missiles américains capables de frapper en profondeur le territoire russe est tout simplement inacceptable pour l’état-major russe.
L'impasse d'un président
Cette menace, aussi spectaculaire soit-elle, trahit peut-être aussi une forme d’impasse pour Donald Trump. Lui qui avait promis, avec l’assurance qui le caractérise, de régler le conflit ukrainien « en 24 heures » une fois élu, se heurte à la complexité d’une guerre qui dure. Il l’admet lui-même : de tous les dossiers qu’il a eu à gérer, celui-ci est sans doute le plus ardu. Alors, faute de solution diplomatique, le recours à la menace militaire maximale apparaît comme une tentative de reprendre la main.
Bluff ou véritable tournant ?
Difficile de dire s’il s’agit d’un simple coup de poker destiné à faire monter les enchères ou d’un réel changement de doctrine de la part de l’administration américaine. Une chose est sûre : en mettant publiquement l’option Tomahawk sur la table, Donald Trump vient de hausser le ton d’une manière inédite. La balle est désormais dans le camp de Vladimir Poutine, avec la lourde responsabilité d’évaluer le sérieux de la menace.
Selon la source : geo.fr