Voyager dans le temps : ce n’est plus seulement de la science-fiction pour les scientifiques
Auteur: Mathieu Gagnon
Récemment, deux physiciens australiens ont remis une petite pièce dans la machine. Ils ont publié une étude qui explore une nouvelle piste, une de plus sur le très, très long chemin qui mène peut-être… au voyage dans le temps. C’est compliqué, c’est théorique, mais c’est absolument fascinant.
La fameuse 'vitesse de distorsion' d'Alcubierre
Imaginez que votre vaisseau spatial est posé sur une nappe. Au lieu de faire rouler le vaisseau sur la nappe, vous tirez la nappe vers vous. Le vaisseau n’a pas bougé sur la nappe, mais il a traversé la table ! C’est un peu ça, l’idée : créer une bulle qui déforme l’espace-temps devant le vaisseau et le dilate derrière. Le vaisseau, lui, reste tranquillement dans sa bulle, sans bouger. C’est de la triche, en quelque sorte, mais une triche mathématiquement possible.
Les boucles temporelles, une vieille idée qui revient
Les scientifiques se sont vite rendu compte que la ‘bulle’ d’Alcubierre, avec quelques modifications, pourrait potentiellement créer ce genre de boucles. C’est logique, en fait : si on peut voyager plus vite que la lumière (ou du moins, en donner l’illusion), on peut en théorie arriver quelque part avant même d’être parti.
La nouvelle approche des chercheurs australiens
Ils ont transformé ces boucles un peu chaotiques en des formes plus prévisibles, des sortes de cercles parfaits qu’ils appellent des ‘géodésiques temporelles fermées’. L’objectif n’est pas de construire la machine demain matin. Non, leur but est de créer un ‘terrain de jeu’ théorique parfait pour étudier ce qui se passerait si une particule, par exemple, pouvait interagir avec son propre passé.
Le casse-tête de la boule de billard
La boule entre dans le trou de ver, ressort dans le passé et… vient percuter sa version plus jeune, l’empêchant de rentrer dans le trou de ver au départ. Alors, comment a-t-elle pu remonter le temps pour se percuter si elle n’est jamais entrée dans le trou de ver ? Ça donne mal à la tête, hein ? C’est précisément ce genre de questions impossibles que les scientifiques veulent explorer avec leurs modèles. Ça les aide à voir où leurs théories tiennent la route, et où elles s’effondrent.
Conclusion : Faut-il y croire ?
Alors, pour être très clair : non, on ne va pas acheter des billets pour l’époque des Romains la semaine prochaine. Les chercheurs eux-mêmes le disent : la possibilité de réaliser physiquement leur modèle est ‘discutable’. C’est une façon polie de dire que c’est probablement impossible avec notre technologie actuelle, et peut-être même pour toujours.
Mais l’intérêt n’est pas là. L’important, c’est que ces explorations, même si elles semblent complètement folles, repoussent les limites de notre connaissance. En se posant des questions sur des cas extrêmes comme le voyage dans le temps, les physiciens testent la solidité des lois de l’univers. C’est en rêvant à l’impossible que, parfois, on finit par découvrir quelque chose de nouveau et de bien réel.
Selon la source : popularmechanics.com