Comète 3I/ATLAS : les chercheurs identifient sa mystérieuse région d’origine hors du système solaire
Auteur: Adam David
Ce n’est pas une simple visiteuse venue d’un système voisin. La comète 3I/ATLAS, troisième objet interstellaire jamais détecté, pourrait être bien plus que cela : une véritable capsule temporelle, éjectée il y a des milliards d’années d’une région primitive de notre galaxie. Une nouvelle étude sur sa trajectoire vertigineuse vient de lever un coin du voile sur ses origines mystérieuses.
Un bolide pas comme les autres
Repérée fin juin, puis confirmée par la NASA début juillet, 3I/ATLAS a tout de suite intrigué les astronomes. Sa vitesse, d’abord : près de 210 000 km/h, un record pour ce type d’objet. Sa taille ensuite, estimée entre 5 et 11 kilomètres de large, ce qui en ferait le plus gros de ces vagabonds cosmiques observés à ce jour, après les célèbres ‘Oumuamua et 2I/Borisov. Une boule de glace rebelle lancée à pleine vitesse à travers la galaxie.
Rembobiner le film de son voyage
La question qui brûle les lèvres est évidemment : d’où vient-elle ? Pour le savoir, une équipe de chercheurs a utilisé les données du télescope Gaia de l’ESA pour rembobiner le film de sa trajectoire sur les 10 derniers millions d’années. L’idée était simple : voir si une étoile proche aurait pu, par son attraction gravitationnelle, la dévier de sa course et l’envoyer vers nous. Un peu comme une fronde cosmique.
Une impasse qui ouvre d'autres portes
Mais les calculs ont mené à une impasse. Aucune des étoiles étudiées dans notre voisinage ne semble être la coupable. Cette absence de « pistolet fumant » local a poussé les scientifiques vers une hypothèse bien plus fascinante : et si 3I/ATLAS était déjà sur cette trajectoire à très grande vitesse bien avant de s’approcher de nous ? Son élan ne viendrait donc pas d’un événement récent, mais d’un passé beaucoup plus lointain.
Une relique des vieux quartiers de la Voie lactée
C’est là que l’étude devient vertigineuse. Selon ses auteurs, la comète pourrait être un vestige vieux de plus de 10 milliards d’années, soit plus du double de l’âge de notre Soleil. Elle aurait été éjectée non pas de notre banlieue galactique, mais de la frontière entre le « disque mince » de la Voie lactée, où nous nous trouvons, et son « disque épais », une structure plus ancienne et plus diffuse. Un témoin des premiers âges de notre galaxie.
Un fossile galactique sous nos yeux
Si cette théorie se confirme, 3I/ATLAS ne serait pas juste une roche glacée, mais un véritable fossile galactique. Sa composition chimique pourrait nous renseigner directement sur les matériaux qui formaient les systèmes planétaires à l’aube de l’univers. C’est une occasion inespérée d’étudier un fragment de ce passé lointain, qui vient à nous sans que nous ayons eu à envoyer une sonde.
L'enquête ne fait que commencer
Bien sûr, des incertitudes demeurent. Retracer une trajectoire sur des milliards d’années reste un exercice complexe. Mais la comète poursuit sa route à travers notre système solaire, offrant aux télescopes une cible de choix. Chaque nouvelle observation de sa lumière, de sa composition, de la façon dont elle interagit avec le Soleil, pourrait apporter une pièce manquante au puzzle de ses origines. Et, par extension, au nôtre.
Selon la source : tameteo.com