Et si le véritable danger pour votre foie ne se trouvait pas là où on l’imagine, mais plutôt dans votre assiette ? C’est l’alerte lancée par le médecin Jimmy Mohamed sur RTL : une maladie insidieuse, la stéatose hépatique métabolique, aussi appelée « maladie du foie gras », gagne du terrain. Ce trouble moderne, étroitement lié à une alimentation trop riche en sucres et en graisses, pourrait concerner près d’un quart de la population mondiale.
Une bombe à retardement sanitaire
Les chiffres donnent le vertige : on estime qu’entre un et deux milliards de personnes pourraient être concernées dans le monde. Le responsable n’est pas toujours celui que l’on imagine. Dans cette maladie silencieuse, c’est la consommation excessive de sucres et d’aliments ultra-transformés qui joue un rôle majeur. En excès, ces sucres sont transformés en graisses par l’organisme et s’accumulent progressivement dans les cellules du foie.
Le plus inquiétant, c’est son caractère discret. La maladie s’installe sans signes apparents, sans douleur ni symptômes évidents. Beaucoup de personnes la découvrent par hasard, à l’occasion d’une prise de sang ou d’une échographie réalisée pour une autre raison — parfois à un stade déjà avancé.
Comment savoir si l'on est concerné ?
Alors, comment déceler un ennemi invisible ? Le premier indice, selon Jimmy Mohamed, se mesure avec un simple mètre ruban. Il s’agit du tour de taille. Un ventre proéminent est souvent le signe d’une accumulation de graisse viscérale, celle qui enrobe les organes. Le seuil d’alerte est fixé à 94 centimètres pour un homme, et 80 pour une femme.
Ce n’est qu’un indicateur, bien sûr, mais il est révélateur. Si ce tour de taille s’accompagne d’autres facteurs comme un diabète, une hypertension artérielle ou un taux de cholestérol élevé, le cocktail devient alors franchement préoccupant. Un passage chez son médecin traitant s’impose.
Le poison invisible qui détruit le foie à petit feu
Le mécanisme est d’une simplicité désarmante. Lorsque l’organisme reçoit un excès de sucres rapides — présents dans les boissons sucrées, les pâtisseries industrielles ou certains plats préparés —, le foie se retrouve saturé. Il transforme alors ce surplus en triglycérides, une forme de graisse, qui s’accumule progressivement dans ses tissus. L’organe augmente de volume, s’engorge et peine à assurer correctement ses fonctions vitales.
Avec le temps, cette accumulation peut entraîner une inflammation chronique, connue sous le nom de stéato-hépatite métabolique (ou MASH). Ce processus peut, à un stade avancé, provoquer des lésions hépatiques sérieuses, comme la fibrose ou la cirrhose. Cette maladie reste souvent méconnue, alors qu’elle est directement liée à nos habitudes alimentaires modernes.
Le vrai remède se trouve dans nos habitudes
La bonne nouvelle, c’est que la situation est loin d’être une fatalité. De nouveaux médicaments apparaissent, mais le traitement le plus efficace ne se trouve pas en pharmacie. Il réside dans notre mode de vie. Selon les études, une perte de poids de seulement 10 % permettrait de faire machine arrière dans 90 % des cas. C’est énorme.
La feuille de route est claire : réduire drastiquement les sucres simples, faire la part belle aux fibres, aux légumes et aux bonnes graisses, et bien sûr, bouger. Une activité physique régulière aide le corps à mieux gérer les sucres et à déstocker les graisses superflues.
une bataille aussi politique que personnelle
Au-delà des conseils individuels, Jimmy Mohamed pointe une responsabilité collective. Il plaide ardemment pour le remboursement des consultations chez les diététiciens, aujourd’hui à la charge des patients. Un « petit investissement », dit-il, qui « rapporterait très gros à la société » en prévenant des maladies coûteuses comme le diabète ou les accidents cardiovasculaires.
Loin d’être une condamnation, ce diagnostic est donc surtout un appel à l’action. Une invitation à reconsidérer ce que nous mettons dans notre caddie, pour notre santé, mais aussi pour celle de notre système de soins. Car la solution, finalement, est à portée de main, et surtout de fourchette.
Selon la source : passeportsante.net