C’est un geste machinal, presque un rituel. Chaque jour, sous la douche, on attrape un savon et… quoi d’autre ? Pour certains, c’est le gant de toilette, héritage familial ou gage de propreté. Pour d’autres, rien ne vaut le contact direct de la main. Pourtant, derrière ce choix anodin se cache une question d’hygiène bien plus sérieuse qu’il n’y paraît. Une récente publication de l’agence Santé publique Ontario vient jeter un pavé dans la mare des idées reçues.
Le gant, un nid à microbes insoupçonné
On l’imagine propre, prêt à l’emploi. Mais le gant de toilette, surtout s’il est réutilisé, est un objet à double tranchant. Une fois humide et rangé dans la chaleur de la salle de bain, il devient un terrain de jeu idéal pour les bactéries, les moisissures et autres germes. Loin de nous laver, il risque alors de redéposer sur notre peau ce qu’il a collecté la veille. Un véritable bouillon de culture, que l’on croit à tort hygiénique.
Ce que nous apprend le milieu hospitalier
Dans les établissements de soins, où l’asepsie est une obsession, la règle est claire et sans appel. Les gants utilisés sont à usage unique, et il ne viendrait à l’idée de personne de les laver pour les réutiliser. L’agence Santé publique Ontario le souligne dans son rapport de décembre 2023 : même les gants de protection sont considérés comme une simple barrière, et la contamination des mains reste un risque. Cela en dit long sur la confiance que l’on peut accorder à notre gant en tissu qui trône parfois plusieurs jours au bord de la baignoire.
L'éloge de la main nue : plus sûre, plus douce
Alors, que faire à la maison ? La réponse est d’une simplicité désarmante : se laver à mains nues. Non seulement c’est plus hygiénique, puisque nos mains sont (en principe) lavées plus souvent et plus rigoureusement, mais c’est aussi meilleur pour la peau. On sent mieux ce que l’on fait, on maîtrise la pression, évitant ainsi les micro-lésions cutanées qu’un tissu rêche pourrait provoquer. Le contact direct permet un nettoyage à la fois efficace et respectueux de l’épiderme.
Le réflexe à adopter après la douche
Mais l’habitude la plus contre-intuitive est peut-être ailleurs. Se laver le corps à mains nues, c’est bien. Mais cela ne dispense pas d’un dernier geste essentiel. Après avoir rincé votre corps, vos mains ont été en contact avec toutes les parties de votre anatomie et les germes qui peuvent s’y trouver. Un dernier passage au savon, rien que pour les mains, est donc indispensable pour parachever le rituel et sortir de la douche parfaitement propre.
Préserver sa peau, un enjeu au-delà du lavage
Car une bonne hygiène ne doit pas se faire au détriment de la santé de notre peau. Qu’on utilise un gant ou ses mains, les recommandations des dermatologues convergent. On opte pour un savon doux, au pH neutre, pour ne pas décaper le film hydrolipidique qui protège l’épiderme. Et pour le séchage, on oublie le frottement vigoureux : mieux vaut tapoter délicatement avec une serviette propre. Une touche de crème hydratante juste après aidera à maintenir une peau souple et bien protégée.
un retour à l'essentiel
Finalement, cette querelle entre le gant et la main tourne à l’avantage de la simplicité. Dans la sphère privée comme dans le milieu médical, la main nue, propre, reste l’outil le plus fiable pour une hygiène sans faille. Le gant, lui, devrait être soit à usage unique, soit lavé à très haute température après chaque utilisation. Une contrainte qui invite à repenser nos habitudes. Car l’hygiène la plus efficace commence et se termine souvent par le geste le plus fondamental : se laver les mains. Correctement.
Selon la source : passeportsante.net