L’avenir des singes Muriquis : une course contre la montre pour sauver nos cousins pacifiques

Ils prédisent que le muriqui du nord pourrait perdre presque la moitié de son territoire d’ici 2090. C’est énorme ! Pour le muriqui du sud, c’est encore pire : il pourrait perdre plus de 61 % de son habitat. Pour vous donner une idée, dans la région de São Paulo, il se pourrait qu’il n’y ait plus un seul endroit convenable pour le muriqui du nord avant la fin du siècle. Et tout ça, c’est sans compter les autres dangers comme la coupe des arbres ou la chasse.

Le résultat est sans appel : les zones habitables pour les singes vont se déplacer vers le nord-est, mais sans s’agrandir. Au contraire, leur espace va se réduire comme une peau de chagrin au fil des décennies. Ils vont se retrouver de plus en plus coincés dans une petite partie de leur territoire d’origine.

Selon les prévisions, les singes devront se réfugier dans les forêts qui restent très humides toute l’année, car elles résistent mieux à la chaleur. Il ne resterait alors que deux grands refuges possibles : un premier qui s’étendrait sur les régions de Bahia et Minas Gerais, et un autre le long de la côte d’Espírito Santo. C’est peu, bien trop peu pour assurer leur survie à long terme.

Imaginez des petites îles de verdure au milieu d’un océan de champs. Les groupes de singes qui se retrouvent piégés sur ces ‘îles’ ne peuvent plus rencontrer d’autres groupes. Sans cet échange, les familles deviennent de plus en plus fragiles. C’est un peu comme si dans un village, tout le monde finissait par être cousins, ce qui n’est jamais bon pour la santé sur le long terme.

Mais surtout, il propose une idée formidable : créer des ‘couloirs écologiques’. Ce sont des sortes de ponts de verdure, des bandes d’arbres qui relieraient les morceaux de forêt isolés. Ces corridors permettraient aux singes de voyager, de se rencontrer, de former de nouvelles familles et de rester en bonne santé. Ce serait leur bouée de sauvetage pour traverser ce siècle difficile.

Perdre les muriquis serait bien plus qu’une simple disparition. Ce serait le signe que tout un écosystème, qui a abrité la vie pendant des milliers d’années, est en train de s’effondrer. Leur mode de vie paisible nous rappelle à quel point l’équilibre de la nature est fragile. Il est de notre devoir de faire en sorte que leur chant ne s’éteigne pas et de préserver ce trésor naturel pour nos enfants et petits-enfants.